La guerre s'est jouée dans les tranchées, mais elle s'est aussi gagnée dans les laboratoires.
En 1915, les hommes tombent comme des mouches, victimes de la fièvre thyphoïde. La maladie des mains sales. 100 000 cas répertoriés, 15 000 décès, depuis le début du conflit. Les soldats croupissent dans la boue, les excréments... Un vaccin va enrayer l'épidémie...
Source archives :
- Historial de la Grande Guerre
- Pathé Gaumont
- ECPAD
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©France 3
Dans son fameux livre, Ceux de 14, Maurice Genevoix raconte l'inquiétude de ce médecin, lors d'une halte. Les hommes s'affalent, veulent boire. Qu'est-ce que c'est que cette eau ??? Elle n'est pas bonne cette eau… Thyphoïde, thyphoïde !!!!!! La maladie est bien connue. Elle accompagne les armées. Des vaccins sont testés, avec plus ou moins de succès. Quelques années plus tôt, les Britanniques ont joué de la seringue, avec une potion trop forte.
L'inquiétude qu'expriment les Poilus est donc compréhensible. Ceux de 14, toujours. Genevoix rapporte cette conversation. « Il parait que ça rend malade. Ils jettent des saloperies dans le sang, et tu enfles, et tu engourdis….. » Alors, beaucoup de soldats mentent, disent qu'ils ont déjà été piqués et n'hésitent pas à se débarrasser de leur carnet de vaccination. Un carnet comme celui-ci dûment rempli, lui.
Trois, quatre piqûres. La troupe finit par y passer. Un fantassin raconte les trois jours de repos reçus, après l'injection. « La moitié de l'escouade est au lit, malade à crever ». Mais les vaccins français sont un succès. La presse salue les vainqueurs de la fièvre thyphoïde, lauréats d'un Prix de 100 000 francs. Le Petit journal ne dit rien de leur rivalité. Civils de l'Institut Pasteur contre militaires du Val de Grace. Une guerre feutrée bien loin des tranchées.