L'hôtel de ville néo-flamand de Bailleul. Cet édifice reconstruit après les bombardements du printemps 1918 qui ont détruit cette petite cité est l'oeuvre de Louis-Marie Cordonnier.
Au lendemain de l'Armistice, cet architecte lillois coordonne la reconstruction du Nord Pas - de-Calais dévasté par les combats. Il choisit un style régionaliste, seul capable à ses yeux d'effacer les outrages de la guerre.
En 1918, Louis-Marie Cordonnier est âgé de 64 ans. C'est un architecte reconnu, il a étudié aux Beaux-arts de Paris où il sera influencé par Viollet-le-Duc, le restaurateur des chefs d'œuvre médiévaux français.
Dès le début de sa carrière, Cordonnier se démarque du style néo-classique à la mode et renoue avec la tradition de la renaissance flamande : un beffroi, des toits pentus ornés de lucarne, l'alliance de la brique et de la pierre comme la Chambre de commerce de Lille, l'une de ses réalisations ou le Palais de la Paix de La Haye, l'actuelle Cour Internationale de Justice.
Au lendemain du conflit, Cordonnier mène la reconstruction de la région. Il répartit les chantiers entre ses collègues et en dirige lui-même d'autres.
Il n'hésite pas à utiliser un tout nouveau matériau : le béton armé.
Cordonnier ne recherche pas l'exactitude historique mais invente un régionalisme flamand qui tient parfois du décor utopique. Une manière de faire renaître la nation après-guerre.
Ici, entre Arras et Lens, Cordonnier propose un projet monumental pour la Nécropole Nationale de Lorette. Destiné selon ses termes " à commémorer et à honorer les exemples et les vertus de la guerre. Son œuvre, la chapelle et la tour-lanterne de style néo-byzantin est consacrée en 1927.
Louis-Marie Cordonnier, fervent catholique et conservateur social meurt en 1940 à l'âge de 86 ans.
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