Maurice Paléologue : ce diplomate fut le témoin de la fin d’un monde.
Ambassadeur de France en Russie, sa position l’amena à côtoyer le tsar, son épouse et tous ceux qui comptaient vraiment à Pétrograd. Après la guerre, on lui fit le reproche de n’avoir rien fait pour éviter le conflit, lors des ultimes négociations, à l’été 14. Mais pouvait-il arrêter l’engrenage infernal ?
Maurice Paléologue est une figure du Quai d’Orsay. En janvier 1914, sa carrière l’amène en Russie.
Camarade de lycée du président Poincaré, il l’assiste dans la visite rendue au tsar, après l’attentat de Sarajevo. La France veut s’assurer du soutien slave.
Démonstration de force et hommage à l’allié tricolore : soixante-mille soldats défilent au son de la marche de Lorraine.
La guerre éclatera quelques jours plus tard.
Monsieur l’ambassadeur tient un journal où il décrit l’empire russe, cette bureaucratie policière prompte à châtier des innocents pour masquer ses erreurs. Les Juifs sont ses premières victimes.
Malgré les mouchards et la crainte de l’exil en Sibérie, la noblesse se confie à lui, et réduit l’Empereur en charpie. Nicolas II n’a ni courage, ni volonté. Ce souverain fataliste s’en remet aux fonctionnaires qui le mènent à sa perte.
Maurice Paléologue raconte un peuple paradoxal, balançant entre docilité et révolte.
L’ambassadeur n’oubliera pas sa rencontre avec Raspoutine et ses yeux magnétiques. Celui-ci le serre sur son cœur, et lui promet la victoire. Mais la Russie est emportée par la révolution. Trop proches des tsars, l’ambassadeur est rappelé au pays.
Quand il passe la frontière, il a cette dernière pensée : « Pleure, ma chère Russie, pleure, car tu vas mourir »
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