Emmanuel Macron s'est installé au Fort de Brégançon, la résidence d'été des présidents de la République dans le Var. Du général de Gaulle, qui fut le premier à y dormir, en passant par Chirac ou Hollande, découvrez le fort des présidents. Tous y ont écrit une partie de leur histoire sur ces bords de la Méditerranée.
Emmanuel Macron s'est installé "par intermittence" au Fort de Brégançon, la résidence d'été des présidents de la République dans le Var.
Avant lui, de Gaulle, Chirac, Hollande... Ont séjourné dans le fort des présidents. Le fort varois est bien une résidence d'été où les présidents ont l'habitude de venir profiter de la Côte d'Azur, quelques jours dans l'année.
Situé dans la commune de Bormes-les-Mimosas, ce château du XVIIe siècle perché sur un piton rocheux relié à la côte par une jetée artificielle est doté d'un héliport et d'une petite plage privée. Durant le Moyen Âge, le site devient une résidence seigneuriale fortifiée, d’abord sous l’autorité des comtes de Provence, puis il entre dans le domaine de la couronne de France en 1246, à la suite du mariage de Béatrix de Provence avec Charles d’Anjou, frère du roi Louis IX.
Pierre-Jean Guth, architecte de la Marine nationale, transforma l'édifice militaire en une résidence agréable tout en respectant ce qui restait de la forteresse, qui reste assez austère.
Le premier : le général de Gaulle
Venu présider les cérémonies du 20ᵉ anniversaire du débarquement allié en Provence, le général de Gaulle est le premier chef de l'État à y passer la nuit, le 25 août 1964, mais ce n'est que 4 ans plus tard que le fort de Brégançon est affecté définitivement au ministère des Affaires culturelles pour servir de résidence officielle.
Le fort et l’ilot sont classés monuments historiques le 25 septembre 1968 et prennent le statut de résidence présidentielle.
Au fil des années, les présidents s'y succèdent avec plus ou moins de régularité. Georges Pompidou et son épouse y séjournent à plusieurs reprises et son successeur Valery Giscard d'Estaing déroule quant à lui chaque année le même programme : Brégançon, c'est une semaine pendant l'été, deux jours à la Pentecôte et un week-end l'hiver.
C'est au cours d'un de ces passages au fort qu'est scellée la rupture avec Jacques Chirac, alors son Premier ministre. François Mitterrand, lui, ne se rendra que très rarement à Brégançon, mais il y reçoit le chancelier allemand Helmut Kohl en 1985 et y passe le week-end pascal 10 ans plus tard, quelques jours avant l'élection présidentielle.
Il y reçoit alors quelques journalistes, et cherche à couper court aux rumeurs alarmistes sur son état de santé, tout en assurant que "naturellement", il voterait pour Lionel Jospin --finalement battu par Jacques Chirac.
Jacques Chirac a confié s'y "emmerder"
Contrairement à son prédécesseur, et même s'il a confié s'y "emmerder", Jacques Chirac contribue grandement à la légende du lieu, en y faisant de nombreux séjours, en assistant à la messe à Bormes-les-Mimosas... et à la faveur d'une photo de lui dans le plus simple appareil, jumelles autour du cou, sur un balcon du Fort.
À peine élu, Nicolas Sarkozy s'était pour sa part rendu au fort dès le 18 mai 2007 avec son ex-épouse Cécilia. Il y avait préparé les premiers textes de loi de son quinquennat, mais n'y était revenu que fin août 2010, pour une réunion de pré-rentrée, préférant souvent passer ses vacances à quelques kilomètres, au Cap-Nègre, dans la villa de la famille de sa troisième épouse, Carla Bruni.
Le président élu en 2007 a passé quelques moments sportifs sur ce littoral varois, notamment pour ses balades à vélo.
François Hollande, enfin, y avait passé ses premières vacances présidentielles à l'été 2012, mais avait eu la fâcheuse surprise d'être photographié en maillot de bain avec sa compagne Valérie Trierweiler par des paparazzis, et n'y était jamais retourné. Les photos avaient valu un procès au magazine VSD qui les avait publiées.
En 2014, le président socialiste rend même le fort accessible au public, en été, et uniquement sur réservation. Les visiteurs n'y découvrent ni piscine, ni court de tennis, mais une bâtisse assez simple aux étroites fenêtres, décorée de meubles années 70, mais carrelée de tomettes à la provençale.
Et avec piscine
C'est bien le président Macron, élu en 2017, qui fera évoluer les lieux. Désireux d'y voir installer une piscine, il en commande une, non sans déclencher une polémique dans les médias en 2018. Ce bassin trône depuis dans le jardin, avec des dimensions de 10 mètres par 4.
Le coût d'environ 35.000 euros déboursé pour sa réalisation aura fait couler beaucoup d'encre. L'Élysée avait alors avancé des raisons de sécurité pour éviter que le chef de l'Etat doive se rendre à la plage pour prendre une baignade.
Le fort se visite, mais qui il n'est pas occupé par un président !