Avec des taux d’emprunt immobilier qui explosent, et des banques qui durcissent leurs conditions de crédit, il est de plus en plus difficile d’accéder à la propriété. Un rêve devenu presque impossible pour les ménages des Hauts-de-France à revenu modeste. C'est ce qui ressort d'une étude récente de l'INSEE.
Après deux années exceptionnelles en termes de transaction immobilière, les Hauts-de-France subissent, comme le reste du pays, les conséquences de la crise de l’immobilier. La hausse des taux de crédit, la frilosité des banques, et des prix d’achat qui restent élevés, ont fait chuter le nombre de biens immobiliers vendus dans la région. Une situation qui impacte d’autant plus les primo-accédants à faible revenu qui voient leur rêve de devenir propriétaire s’envoler.
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Chute des ventes immobilières de 31%
Selon une étude de l’Insee du 9 janvier, le taux moyen pour emprunter auprès des banques est passé de 1,12% en janvier 2022 à 3,17% en juillet 2023. Une remontée des taux qui a pour conséquence de freiner les projets d’achat dans la région. Fin 2022, le nombre de ventes immobilières a baissé de 31% par rapport à la même période en 2021. Même si ce chiffre est plus contenu qu’au niveau national qui enregistre une chute de 41%, tous les nordistes ne sont pas logés à la même enseigne.
Si certains futurs acquéreurs trouvent des solutions pour devenir propriétaire, comme rallonger la durée de leur prêt ou augmenter leur apport, les familles à faible revenu se voient refuser leur prêt sans aucune autre possibilité de financement. Mathieu Bisiaux, responsable commercial dans l'immobilier à Amiens le confirme : "Les couples avec des petits salaires qui souhaitent acquérir un premier bien, nous ne les voyons plus. C’est une clientèle que nous avons totalement perdue depuis quelques mois. Pour qu’un ménage concrétise un achat immobilier avec un revenu de moins de 3000 euros, les banques exigeront au moins 20% du prix du bien en apport personnel."
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Toujours selon l’Insee, la chute des transactions immobilières est plus prononcée à l’ouest de la région. Plus précisément, au sud du Pas-de-Calais et dans la Somme, deux secteurs où le marché de l’immobilier était très dynamique les années précédentes. Mais selon l’agent immobilier d’Amiens, "l'activité devrait repartir en 2024, le mois de janvier commence fort, les clients commencent à accepter de baisser le prix de leur bien, et les acquéreurs reviennent."
