Un gendarme, soupçonné du meurtre d'une étudiante, Stéphanie Fauviaux, à Lille en 1995 a été interpellé.
C'est une information révélée par RTL ce vendredi. Le meurtrier présumé d'une étudiante de 18 ans en mai 1995 à Lille, a été interpellé jeudi. 17 ans après les faits.
L'homme qui est gendarme dans la région de Nice, a été confondu par son ADN. L'étudiante avait été retrouvée morte étranglée dans sa baignoire, dans un logement près de la gare de Lille. Le gendarme la connaissait, a confirmé une source proche de l'enquête sans donner plus de détails. Selon nos informations, il est né en 1971 dans le Pas-de-Calais. A l'époque des faits, il entretenait une relation avec la soeur de la colocataire de la victime, Karine.
Nord-Eclair
Un poil pubien avait été retrouvé sur son corps. C'est cet indice matériel qui l'a sans doute finalement confondu.
Des centaines d'auditions en vain...
Interpellé mardi matin à Nice, l'homme, originaire du nord de la France et adjudant à la gendarmerie de Nice où il s'occupait d'informatique, a été placé en garde à vue jusqu'à jeudi matin, avant d'être conduit au parquet de Nice qui l'a fait écrouer dans l'attente de son transfert à Lille, selon une autre source proche de l'enquête. Il est arrivé à Lesquin ce midi et est arrivé au tribunal de Lille vers 13h45. Il devrait y être présenté à un juge d'instruction en vue de sa mise en examen.
Lors de cette garde à vue, une correspondance a pu être établie entre un prélèvement ADN pratiqué sur cet homme et un élément génétique retrouvé sur un peignoir.
Cet élément génétique a été sorti des scellés et réexaminé des années après les faits à la demande de la famille de la victime et compte tenu des progrès de la police scientifique, selon une source proche de l'enquête, qui parle d'un "cas cold case".
Des membres de la famille du suspect ont également été placés en garde à vue, selon cette source.
L'adjudant-chef âgé d'une quarantaine d'années, interpellé chez lui par la PJ lilloise aurait reconnu les faits, selon RTL. Il devrait être déféré ce vendredi devant un juge lillois.
Dans ce dossier, la police avait auditionné des centaines de personnes depuis dix-sept ans. En vain jusqu'ici...
L'affaire
L'affaire Fauviaux débute ainsi en 1995 au 52, rue Faidherbe à Lille. Stéphanie est en première année de DEUG mathématiques et sciences sociales.
Le 24 mai, à 17 h 30, Karine, co-locataire de Stéphanie arrive à son appartement avec deux amis. Elle n'arrive pas à rentrer chez elle. Sa clé refuse de pénétrer dans la serrure. Elle entre quand même en forçant et découvre Stéphanie dans la baignoire remplie. Elle porte un peignoir. Elle est morte étranglée, le crâne est fracturé. Sur le nombril, un poil pubien masculin est retrouvé.
L'enquête menée par la brigade criminelle de la Sûreté de Lille va durer des années. Etudiants, voisins, amis, famille : des centaines d'auditions. Déjà, en 200, une piste les mène à Nice mais cela ne donne rien. En 2007, des enquêteurs découvrent qu'un étudiant, Radouane aurait donné un faux alibi. Il est mis en examen pour homicide volontaire. En 2011, le parquet demande la levée de son contrôle judiciaire et un quatrième juge d'instruction est nommé. Rapidement, il prévoit de réexaminer les scellés à et exploiter les éventuelles traces ADN.
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