Ceux qui accusent Tony Vairelles et 3 de ses frères de tentative d'assassinat ont été mis en examen pour violences.
Deux des quatre vigiles qui accusent l'ex-footballeur Tony Vairelles et trois de ses frères d'être les auteurs d'une fusillade dans laquelle ils ont été blessés, ont été mis en examen pour violences en réunion et violences avec armes.
Entendus mardi après-midi par la juge d'instruction en charge du dossier, Dominique Diebold, au palais de justice de Nancy, ils sont ressortis libres dans la nuit. Les deux vigiles sont mis en examen pour violences en réunion à l'encontre de Jimmy et Giovan Vairelles, et pour violences en réunion avec armes contre les quatre frères Vairelles, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, confirmant une information de France Bleu Sud-Lorraine.
Tony, Giovan, Jimmy et Fabrice Vairelles sont suspectés d'avoir blessé par armes à feu trois vigiles d'une discothèque d'Essey-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) dans la nuit du 22 au 23 octobre 2011. Mis en examen et incarcérés trois jours plus tard, ils nient les faits. Selon l'accusation, Jimmy et Giovan (20 et 30 ans) ont été expulsés de la discothèque après une altercation puis sont revenus armés avec Tony (38 ans) et Fabrice (40 ans) et auraient alors ouvert le feu sur les portiers.
Trois des quatre agents de sécurité ont été blessés: l'un à la main en se protégeant le visage, un autre à une cuisse, le troisième au flanc à proximité de la colonne vertébrale. Les quatre frères ont expliqué avoir entendu les coups de feu, mais ont toujours nié en être les auteurs. Ils soutiennent que les deux jeunes frères Vairelles ont été passés à tabac par les vigiles, hypothèse corroborée par le témoignage d'une cliente de la discothèque. Une plainte pour violences avait été déposée par les frères Vairelles contre les portiers début novembre, entraînant un réquisitoire supplétif du procureur de Nancy quelques semaines plus tard.
Les vigiles sont désormais soupçonnés d'avoir utilisé des bombes lacrymogènes de grand format ainsi qu'une matraque en acier à l'extérieur de l'établissement, contre les frères Vairelles. Deux autres vigiles de la discothèque doivent être entendus jeudi et pourraient également être mis en examen. "Ces vigiles ne sont pas les personnes irréprochables qu'on nous présentait au début. Je me demande pourquoi ils n'ont pas été mis en examen il y a trois mois", s'est étonnée auprès de l'AFP l'un des avocats des frères Vairelles, Me Liliane Glock. "Quatre plaintes d'autres clients avaient été déposées depuis plus d'un an, ainsi qu'une dizaine d'attestations qui rapportent que ces portiers sont coutumiers de violences", a-t-elle rappelé.
Placés en détention provisoire depuis le 26 octobre, les frères Vairelles ont déposé une nouvelle demande de remise en liberté qui sera examinée le 2 février. Né à Nancy où il a commencé sa carrière, Tony Vairelles a été sélectionné huit fois en équipe de France entre 1998 et 2000 (1 but). Originaire de la communauté gitane, personnage haut en couleur, il s'est fait remarquer dans le milieu du football, notamment à Lens, autant par son talent de buteur que par son emblématique coupe de cheveux.
A lire aussi :