Un médecin de St Laurent-Blangy comparaît pour avoir sexuellement agressé 16 de ses patientes.
avec l'une des 16 patientes qu'il est accusé d'avoir agressées sexuellement en
abusant de leur vulnérabilité, ce jeudi à l'ouverture de son procès devant le tribunal
correctionnel d'Arras.
"Je l'ai embrassée sur la bouche, je l'ai portée sur la table. On s'est embrassé. Quand elle a dit stop, j'ai arrêté. Je pensais qu'il y avait un sentiment réciproque. Je me suis trompé", a déclaré le prévenu, interrogé par la présidente sur les déclarations d'une jeune patiente qui dit avoir subi des attouchements sexuels sur la table d'examen notamment, dans son cabinet de Saint-Laurent-Blangy.
Reportage d'Alice Rougerie et Jean-Pascal Crinon
"J'avais construit en moi le sentiment qu'il y avait peut-être quelque chose", a ajouté le médecin, actuellement incarcéré, citant "des sourires, des regards, quelques attitudes, que j'ai mal interprétés".
La dénonciation des faits par cette patiente avait conduit à la mise en examen du médecin pour atteintes sexuelles avec abus de l'autorité conférée par ses fonctions.
Les agressions sexuelles sur les patientes du prévenu auraient commencé dès novembre
2007, alors qu'il venait de s'installer comme généraliste à Saint-Laurent-Blangy, près d'Arras. Caresses sexuelles, auscultations intrusives, relations sexuelles par contrainte psychologique et photos sous les jupes se seraient poursuivies jusqu'à sa mise en examen en mai 2009. Il avait alors été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer la médecine généraliste.
Des victimes âgées de 14 à 48 ans
Devenu médecin coordinateur aux établissements pour personnes âgées dépendantes du Centre hospitalier de Boulogne-sur-Mer à l'automne 2009, théoriquement sans contact avec les patients, il aurait récidivé en janvier 2012 en agressant sexuellement une stagiaire aide-soignante. La plainte de cette dernière a conduit la justice à révoquer son contrôle judiciaire et à l'écrouer.
La plupart des victimes, âgées de 14 à 48 ans au moment des faits, présentaient un caractère "particulièrement vulnérable", selon le parquet: elles souffraient d'un manque d'assurance, de dépression, de maltraitances ou de violences conjugales, et certaines avaient déjà subi des agressions sexuelles dans le passé.
"Je n'avais pas une vie sexuelle très épanouie avec mon épouse", enceinte à l'époque, a dit le prévenu, qui encourt jusqu'à 10 ans de prison. Mais "je comprends. Il y a eu un décalage dans mon comportement en tant que médecin", a-t-il reconnu.