Le défenseur des droits, Dominique Baudis, épingle la police pour "trop nombreux contrôles" de migrants.
Le Défenseur des droits a déploré, vendredi ,des violations par les forces de l'ordre
des droits des migrants présents dans la région de Calais. Dominique Baudis a demandé au ministre de l'Intérieur d'y remédier.
Harcèlement
Dans une décision, consultée par l'AFP, le Défenseur des droits, Dominique Baudis, précise avoir été saisi d'une réclamation relative au "harcèlement dont seraient victimes les migrants présents dans le Calaisis de la part des forces de l'ordre", policiers de la PAF (police aux frontières) et CRS.
Centre de Sangatte
C'est dans cette région du nord de la France qu'a été fermé il y a dix ans le centre d'accueil de Sangatte, symbole de l'émigration clandestine vers l'Angleterre, avant le démantèlement en 2009 du campement de fortune (la "jungle") qui l'avait remplacé. Ces mesures n'ont pas fait disparaître les migrants qui, selon le Défenseur, étaient environ 220 en octobre dans la région.
Violation de l'aide humanitaire
Après enquête, Dominique Baudis dit avoir constaté "que des contrôles d'identité, des interpellations et des conduites au commissariat" étaient souvent effectués sur une même personne, dans un délai rapproché et "à proximité des lieux de repas et de soins", en violation de dispositions sur l'aide humanitaire aux étrangers en situation irrégulière.
Il mentionne également "des visites répétées sur des lieux de vie, à toute heure du jour et de la nuit", ainsi que des "comportements individuels consistant à provoquer ou humilier les migrants".
Il déplore aussi des "destructions de dons humanitaires et d'effets personnels" ou encore des "expulsions des migrants de leurs abris réalisées hors de tout cadre juridique".
Ministre de l'Intérieur
Dominique Baudis "recommande qu'il soit mis fin à ces pratiques" et adresse sa décision notamment au ministre de l'Intérieur qui, dit-il, a trois mois pour "faire connaître les suites qu'il donnera à ces recommandations".
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