Des informations ont filtré sur la garde à vue de Dominique Strauss-Kahn cette semaine à Lille.
La garde à vue de DSK s'est-elle vraiment bien passée ? Pas si bien que ça apparemment... En tout cas, pas aussi bien que son avocate le laissait entendre à sa sortie de la gendarmerie mercredi soir dernier.
Selon nos informations, l'attitude de DSK et ses réponses n'ont pas plu aux juges d'instruction en charge du dossier. Dès le début de la garde à vue, Dominique Straus-Kahn se serait montré agacé. Il aurait mal pris le fait que les enquêteurs qui l'interrogeaient soient issus du Groupe de Répression du Proxénétisme.
Toujours selon nos informations, les réponses de Dominique Strauss-Kahn auraient été jugées évasives, inconsistantes, donnant l'impression que l'ancien directeur du FMI les avait apprises par coeur.
C'est sans doute pour cette raison que les 3 juges d'instruction se sont rendus sur les lieux de l'audition le mardi soir. Ils auraient "rebriefé" les enquêteurs, leur demandant d'être exigeants dans leur interrogatoire. Car les juges le savent, le dossier reste très fragile et l'éventuelle mise en examen de DSK tiendrait sur peu d'éléments. Parmi eux, un SMS adressé par l'homme politique à un de ses amis qui pourrait laisser penser que DSk était au courant qu'au moins une des filles qu'on lui "amenait" à Washington ou Paris était une prostituée.
Selon Le Point, "DSK s'est défendu avec force et n'a cessé de répéter aux policiers qu'il ignorait que ces filles, lors de ces soirées qu'il qualifie, lui, de "libertines", étaient des prostituées. (...) (Il a également) dit ignorer comment et par qui étaient pris en charge ses frais."
Du coup, on peut penser que si l'avocate dit que la garde à vue s'est bien passée, c'est parce que DSK a tenu sa ligne de défense. Mais il semble que ses réponses ne correspondent pas à ce qu'attendaient les juges.
Cette situation peut aussi paraitre logique. Dominique Strauss-Kahn, a eu le temps de se "préparer" à cette audition. Il a forcément lu le dossier grâce aux nombreuses fuites dans la presse. Les juges ont attendu plusieurs mois avant de l'entendre pour rassembler tous les éléments et témoignages le concernant. Mais avec cette stratégie d'audition différée, ils ont peut-être été "pris à leur propre piège".
DSK à son arrivée à Lille, mardi matin
(Photo : E.Pall/F3 Nord-Pas de Calais)
Finalement, les réponses de Dominique Strauss-Kahn n'ont pas convaincu les juges de le mettre totalement et définitivement hors de cause. Selon l'AFP, ils l'ont convoqué le 28 mars pour le mettre en examen pour "complicité de proxénétisme aggravé en bande organisée" et "recel d'abus de biens sociaux". D'ici là, le commissaire Jean-Christophe Lagarde, déjà mis en examen, sera entendu pour la première fois sur le fond par les juges d'instruction.
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