L'AS Marck, club dirigé par des salariés de Seafrance, joue ce samedi en Coupe de France face à Nice.
Alors que SeaFrance pourrait être liquidée définitivement dans les prochaines semaines, le beau parcours en Coupe de France de l'AS Marck, club de football amateur tenu par des salariés de la compagnie de ferries transmanche, met un peu de baume au coeur à l'entreprise.
Samedi, le club de CFA2 (5eme division) accueillera Nice, équipe de Ligue 1, pour les 32e de finale de la Coupe de France.
Au tour précédent, les Marckois ont réussi un premier exploit en éliminant Reims, 2e de la Ligue 2 (2-1).
"On ne peut pas dissocier Marck et SeaFrance", résume Eric Vercoutre, entraîneur du club... et l'un des principaux représentants CFDT de SeaFrance. Le n°1 du syndicat, Didier Cappelle, est lui président du club. Les deux compères ont pris les rênes de l'AS Marck en 1995 et ont immédiatement tissé des liens étroits entre le club et la compagnie maritime.
"Les joueurs qui arrivaient à Marck avaient la possibilité d'embauche" à SeaFrance, explique Eric Vercoutre en surveillant ses joueurs depuis le bord du terrain. Dans les années 2000, la compagnie sponsorisait aussi financièrement le club de Calais, "mais nous, on a souhaité axer sur l'emploi", se félicite-t-il.
L'équipe a parfois ainsi compté une majorité de salariés de SeaFrance parmi ses joueurs. Ces dernières années, nombre de footballeurs ont fait les frais de la dérive économique de l'entreprise. Ce qui ne les empêche pas de continuer à jouer. "SeaFrance nous a fait du mal en nous licenciant, mais le sport reste le sport", philosophe Michel Dewatine, toujours attaquant à l'AS Marck.
Deux autres licenciés figurent actuellement parmi les joueurs, ainsi que cinq employés en CDD, tous très attachés à l'AS Marck. "C'est mon club de coeur, ma deuxième famille", explique Peter Merlen, milieu défensif, le dernier CDI de l'équipe, barman sur les bateaux SeaFrance depuis 15 ans.
Sans formation d'entraîneur, l'ancien matelot Eric Vercoutre a réussi à faire grimper le club de sept divisions en dix ans. Sans trop mélanger les genres, assure-t-il. "Je souhaite que les joueurs prennent du plaisir à venir à l'entraînement, pas qu'on parle toujours de boulot".
Malgré les difficultés de SeaFrance, l'état d'esprit des marins règne encore sur le club. "Même si à SeaFrance tout le monde n'était pas marin, il y avait un état d'esprit particulier sur le bateau, une certaine rigueur, une discipline. C'est pareil dans le football. C'est avant tout des gagneurs, ils ne baissent pas les bras, ils sont toujours confiants et positifs", se réjouit Philippe Brame, le responsable technique du club.
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