Le maire de Cousolre, Maurice Boisart, qui avait giflé un adolescent rebelle en 2010, sera jugé en appel ce jeudi.
Le maire de Cousolre (Nord), Maurice Boisart, qui avait giflé un adolescent rebelle en 2010, sera jugé en appel jeudi par la cour d'appel de Douai parce qu'il veut "un minimum de respect".
Le maire avait fait appel de sa condamnation à 1.000 euros d'amende avec sursis et à 250 euros de dommages et intérêts pour des faits de violence par personne dépositaire de l'autorité publique, le 17 février par le tribunal d'Avesnes-sur-Helpe (Nord).
La cour avait estimé sa réaction disproportionnée.
"Il faut un minimum de respect"
Maurice Boisart, 63 ans, avait giflé un adolescent de 16 ans, le 24 août 2010, alors qu'il escaladait un grillage pour récupérer un ballon tombé dans un terrain communal. Le maire avait déjà été confronté à plusieurs reprises au jeune homme, qui a été condamné en octobre 2011 à 250 euros de dommages et intérêts pour insultes et menaces à son égard lors de cet incident.
"Je n'ai pas trouvé juste la sentence et je n'ai pas trouvé juste non plus le mépris du procureur de l'époque, qui a remis en cause ma qualité d'élu", a expliqué le maire de Cousolre, un village de 2.500 âmes, interrogé par l'AFP. "Il faut un minimum de respect".
"J'ai immédiatement regretté mon geste. C'était une gifle réflexe, mais je pense qu'elle a été salutaire", a-t-il ajouté.
Dans son réquisitoire, le procureur avait estimé que la qualité d'édile de M. Boisart rendait son geste "moins pardonnable".
Maurice Boisart sera défendu en appel par l'avocat pénaliste Eric Dupond-Moretti, qu'il décrit comme "un enfant du village". "Un enfant de Cousolre qui défend le maire de son village, j'ai trouvé ça très symbolique", a-t-il souligné.
"On ne demande pas une condamnation sévère"
La partie civile a pour sa part qualifié de "juste" la "sanction symbolique" prononcée en première instance. "Je considère que le maire a commis un acte qu'il n'aurait pas dû commettre", a commenté l'avocat du jeune homme, Me Christophe Boudard. "La gifle peut se comprendre, mais elle ne peut se justifier judiciairement, quand bien même il aurait été insulté".
"On ne demande pas une condamnation sévère. On demande que son geste soit pris en considération", a-t-il ajouté.
Maurice Boisart bénéficie du soutien de l'Association des maires de France (AMF) et de l'Association des maires du Nord (AMN). "On sera présent symboliquement jeudi pour le soutenir", a indiqué Serge Martin, le directeur de l'AMN.
"Son geste est regrettable et regretté", a-t-il poursuivi. Mais "le simple fait de poursuivre un maire pénalement à la suite de cet incident nous semblait disproportionné alors que des faits que l'on peut juger plus graves ne sont pas traités par les procureurs".
L'AMN a lancé une souscription auprès des maires de la région Nord-Pas-de-Calais en faveur de M. Boisart.
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