L'ex-patron du FMI conteste le contrôle judiciaire qui lui interdit de s'exprimer dans les médias.
Dominique Strauss-Kahn s'est rendu en personne ce matin à la cour d'appel de Douai, pour contester l'ordonnance de placement sous contrôle judiciaire dont il est l'objet dans l'affaire dite du "Carlton de Lille". Un important dispositif policier a été mis en place autour du palais de justice.
L'ancien directeur général du Fonds Monétaire International, mis en examen dans cette affaire pour proxénétisme aggravé en bande organisée, est arrivé peu après 10h dans une voiture noire aux vitres teintées, assis à l'avant côté passager, alors que la rue devant la cour d'appel était fermée à la circulation. C'est la chambre de l'instruction qui a souhaité que DSK soit présent lors de l'audience qui se tient à huis-clos.
Dominique Strauss-Kahn a été mis en examen le 26 mars et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'entrer en contact avec les mis en examen, les parties civiles, les témoins et tout organe de presse à propos des faits objets de la procédure. Lors d'une conférence de presse le lendemain, Me Henri Leclerc, l'un de ses avocats, avait qualifié cette dernière mesure de "vexatoire et inutile", jugeant qu'il n'y avait "pas d'élément à charge" contre son client et que celui-ci aurait dû être entendu en tant que témoin assisté.
C'est surtout l'interdiction de s'exprimer dans la presse qui est contestée par la défense de DSK. "C'est une interdiction exceptionnelle dans les contrôles judiciaires", répétait encor hier Me Henri Leclerc au journal Nord-Eclair. "Dans ce cas concret, on peut constater que tout le monde parle et met en cause Dominique Strauss-Kahn. Les parties civiles, la presse, ceux qui font des révélations. Seul notre client ne peut répondre."
L'avocat fait bien entendu référence aux accusations de viol, lancées par Marion, une prostituée belge qui avait participé à une soirée avec DSK dans un hôtel de Washington, en décembre 2010. Lundi, le parquet de Lille a ouvert une enquête préliminaire sur des faits "susceptibles d'être qualifiés de viol en réunion". Elle a été confiée à la police judiciaire de Lille.
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