Selon la FDSEA, quelque 6.500 hectares - de pommes de terre notamment - vont être inaptes à la récolte.
Les responsables d'organisations agricoles régionales ont rendu visite lundi à des agriculteurs du Nord/Pas-de-Calais sinistrés par les inondations de la semaine dernière, pour évaluer les dégâts et trouver des solutions d'aide.
"Au moins 1.000 hectares de cultures de pommes de terres sont déjà en déclaration sinistre", et au total 5.000 hectares devraient être déclarés inaptes à la récolte dans le Nord/Pas-de-Calais, 1ère région productrice de France, a expliqué Marc Ruscat, président du syndicat agricole FDSEA Nord.
Marie-Noëlle Grimaldi et Nathalie Haberer
150 hectares de lin ne pourront pas non plus être récoltés, selon les premières estimations de la FDSEA, qui table sur un total de 400 hectares sinistrés.
Les agriculteurs liés par des contrats annuels à la grande distribution risquent de subir une "double peine", selon Francis Vermersch, président de l'Union agricole de Dunkerque.
"Pour assurer les contrats, ils vont devoir acheter des pommes de terre ailleurs, à 200 euros la tonne, alors que leurs contrats sont payés 100 euros la tonne", a-t-il expliqué.
Un agriculteur visité à Brouckerque a vu la majorité de ses récoltes de maïs, lin et pommes de terres détruites, et était dans l'impossibilité de nourrir ses bêtes.
Une réponse fiscale et solidarité entre agriculteurs ?
"Il faut voir si on peut amener une réponse fiscale ou autre pour un allègement des agriculteurs dans cette situation difficile. Il faudra aussi une solidarité entre agriculteurs" d'autres régions, a déclaré Jean-Bernard Bayard, président de la Chambre régionale d'agriculture.
Sur les causes des inondations, M. Bayard a dénoncé l'augmentation des "surfaces bétonnées" qui ne permettent plus l'infiltration des eaux, ainsi que le problème de la gestion des cours d'eau.
"Aujourd'hui, quand on cure un canal, ce qu'on récupère est considéré comme un déchet, et plus personne n'a les moyens (financiers, ndlr) de les traiter", a-t-il dit.
Les cours d'eau ne sont plus entretenus, ce qui crée une "situation infernale" selon M. Bayard.
Christian Durlin, FDSEA 62
Le littoral du Pas-de-Calais a été affecté ces derniers jours par des inondations, dues à de fortes précipitations sur des sols déjà gorgés d'eau après un mois d'octobre exceptionnellement pluvieux.