Louis Dreyfus Armateurs a proposé de reprendre 300 marins de SeaFrance sur deux bateaux de LDA.
Louis Dreyfus Armateurs (LDA) a proposé de reprendre 300 marins de la compagnie de ferries en liquidation SeaFrance sur deux bateaux de LDA, a affirmé lundi soir la ministre de l'Ecologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet.
Le secrétaire général de la compagnie française maritime LDA, Antoine Person, interrogé par l'AFP, a "confirmé totalement" cette information, précisant que cette offre impliquait aussi son partenaire danois DFDS, avec lequel LDA avait proposé, il y a plusieurs semaines, de reprendre jusqu'à 620 des 880 salariés de SeaFrance.
"Louis Dreyfus Armateurs propose de mettre dans le détroit deux de ses bateaux
et de reprendre 300 marins de SeaFrance, tous des marins français, sous pavillon français, pour assurer la liaison Calais-Douvres", a déclaré sur TF1 la ministre. Mme Kosciusko-Morizet a aussi indiqué qu'elle se rendrait mardi dans le Pas-de-Calais "pour discuter avec tous les salariés".
Dans un communiqué publié lundi soir, la ministre précise qu'elle "étudiera avec les salariés les trois propositions actuellement sur la table": la Scop, l'offre de reprise par LDA/DLDS, et l'offre de reprise par Eurotunnel.
Dans un précédent projet, LDA et DFDS avaient proposé de conserver 500 à 620 emplois, sur les 880 que compte la compagnie de ferries, mais cette proposition avait été
rejetée par le syndicat CFDT, majoritaire chez SeaFrance, qui avait préféré une solution de coopérative ouvrière Scop.
L'exploitant du tunnel sous la Manche Eurotunnel a annoncé par surprise lundi être candidat au rachat des navires de SeaFrance, pour les faire exploiter par une Scop.
"Nous cherchons une solution pour chacun", a insisté la ministre.
"A quelles conditions on les reprend ? C'est la première question qu'on va poser,
c'est ça qui intéresse les gens", a déclaré à l'AFP Didier Cappelle, secrétaire général du syndicat CFDT Maritime Nord.
"Ça prouve que les 600 c'était bien du mensonge. Les 600 n'ont jamais existé. Dreyfus et DFDS n'ont jamais parlé de 600", a-t-il ajouté, alors que les responsables
du syndicat sont accusés d'avoir refusé d'examiner le projet d'offre de reprise
de LDA et DFDS.
"C'est le syndicat qui est responsable de tout, la SNCF a mis sa filiale en faillite et personne lui demande de comptes ?", a-t-il accusé.
M. Cappelle a par ailleurs indiqué qu'il n'attendait "pas grand-chose" de la réunion prévue mardi à la sous-préfecture de Calais avec Nathalie Kosciusko-Morizet.
La ministre a affirmé également que "certains salariés se sont déjà déclarés intéressés" par les offres de reclassement de la SNCF, maison-mère de SeaFrance, même si "ce ne sera pas forcément dans la même région, ce n'est pas le même emploi".
Le tribunal de commerce de Paris a décrété lundi la liquidation définitive et la cessation d'activité de la compagnie de ferries transmanche, filiale déficitaire de la SNCF, sans accorder aux salariés le sursis réclamé après ce soutien apporté in extremis par Eurotunnel à une reprise par une Scop.
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