"Le taux d'adolescents en dépression augmente"

3 suicides d'adolescents en 15 jours dans la région : questions au docteur Kochman, pédopsychiatre.

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Le docteur Frédéric Kochman est pédospychiatre, responsable d'un centre médico-psychologique. Avec lui, nous tentons de mieux comprendre le suicide des adolescents.

Le suicide des adolescents est-il en augmentation ?

"Aujourd'hui, on constate une augmentation nette du taux d'adolescents qui font une dépression. Un enfant par classe environ. Il y a une vraie augmentation de la souffrance dépressive chez les collégiens et lycéens. Selon les chiffres de l'Observatoire National de la Santé, la région Nors-Pas de Calais est en tête des régions avec le plus de risque suicidaire."

Pourquoi ?

"Il y a beaucoup de violence dans les collèges et lycées. Physique et verbale. Dans ma clinique, je vois beaucoup de jeunes victimes de harcèlement moral. Lorsqu'on est fragile, parce qu'on est adolescent, il peut y avoir une conséquence majeure : le risque suicidaire.

Ils ont souvent beaucoup de mal à en parler, ont peur des représailles, ne se sentent pas en écoute.

On pense aussi qu'il y a une part éducative. On est dans une société de'"ici-maintenant et tout de suite", les jeunes ont beaucoup plus de mal qu'avant à gérer les frustrations de la vie, les premières frustrations amoureuses par exemple. "

La médiatisation de ces suicides est-elle dangereuse ?

"On sait que le suicide est très contagieux. Quand un jeune se suicide dans un lycée ou un collège, pour les autres élèves qui sont en souffrance il y a un risque de passage à l'acte. D'où l'importance de mettre en place des moyens de verbaliser, en particulier dans des cellules d'urgence médico-psychologiques."

Quels signes doivent inquiéter ?

"Il y a un "trépied" à bien observer chez l'adolescent :

-sommatisation : mal au ventre, mal à la tête. Il se rend souvent à l'infirmerie...

-irritabilité : changement de caractère notoire en quelques semaines

-baisse soudaine des résultats scolaires

Quand il y a ces 3 éléments : il faut consulter son médecin de famille qui jugera s'il est nécessaire d'aller plus loin dans les soins."

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