Le tribunal correctionnel de Senlis les a reconnu mercredi coupable de discrimination à l'embauche.
Le directeur régional Ile-de-France nord et un responsable administratif chargé des ressources humaines ont été condamnés à quatre et six mois de prison avec sursis pour avoir refusé d'embaucher une jeune femme étrangère.
Il devront s'acquitter respectivement de 5000 et 3000 euros d'amende et suivre un stage de citoyenneté à leurs frais.
Ils étaient poursuivis pour "discrimination à l'embauche" par une caissière du magasin Lidl de Nogent-sur-Oise (Oise).
L'enseigne de hard-discount, qui comparaissait en tant que personne morale, a été condamnée à 10 000 euros d'amende et à verser solidairement 10 000 euros de dommages et intérêts à chacune des parties civiles.
Loors de l'audience, le 16 mai, le parquet avait requis huit mois de prison avec sursis à l'encontre des deux hommes.
Les deux responsables, ainsi que l'enseigne hard-discount, ont immédiatement fait appel de la décision "car ils ne comprennent pas leur condamnation pour discrimination, puisque un tiers de leur effectif est de nationalité étrangère avec carte de séjour", a déclaré à l'AFP leur avocat Me Olivier Gutkes.
Rappel des faits
La plaignante, une jeune femme d'origine ivoirienne qui a depuis obtenu la nationalité française, avait saisi la justice début 2010 parce qu'elle n'avait pas été embauchée en CDI, en raison, selon elle, de sa situation de ressortissante étrangère en possession d'un titre de séjour "vie privée vie familiale".
Ce titre de séjour, d'un an renouvelable, permet à des étrangers une résidence en France au motif de liens personnels et familiaux. Il donne droit à l'exercice d'une activité professionnelle.