Polémique entre présidents. Un rendement complètement opposé des recrues. Le contexte a changé...
La saison passée encore, au Loto foot, pronostiquer une victoire de Valenciennes dans le derby du Nord joué à Lille aurait fait figure de grosse côte. Cette fois, la logique sportive penche évidemment en faveur des Hennuyers, vu le début de saison très contrasté des deux équipes.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes si l'on regarde le classement de Ligue 1 à la veille de cette 10è journée commencée hier par la victoire de Saint-Etienne contre Rennes (2-0).
Valenciennes est 5è avec 4 victoires, 3 matches nuls et et 2 défaites. Avec des cartons contre Marseille (4-1) et Lorient (6-1) au stade du Hainaut. Ce qui fait de l'équipe de Daniel Sanchez la meilleure attaque (19 buts), sans oublier une différence de buts de +10.
Le LOSC, hormis son chemin de croix en Ligue des champions, traîne à la 11è place en championnat avec 2 victoires, 5 matches nuls et 2 défaites également. Avec une défense très perméable (11 buts) et une attaque tout juste moyenne (11 buts également), sans véritable buteur.
Bref, l'effet grand stade constitue un "flop" pour son ouverture, avec une seule victoire à domicile contre Ajaccio (2-0) pour les dogues.
Pour l'occasion d'ailleurs, le Grand Stade a fermé son toit. Ce sera une grande première en France.
Le commentaire de Mathieu Boisseau.
Le réveil de Kalou et Martin ?
Les pronostics pour une fois vont donc en faveur de VA, qui aura aussi l'avantage d'avoir de nombreux supporters présents dans ce derby annoncé à 45 000 spectateurs.
Le public lillois, malgré sa fidélité, commence à se lasser de ces productions poussives, et notamment, du manque de rendement des nouveaux recrutés à coup de millions d'euros Salomon Kalou et Marvin Martin. Ceux-ci devaient compenser le départ d'Eden Hazard. On est loin du compte et mardi soir encore, l'inernational ivoirien a été sifflé à sa sortie lors du match contre le Bayern de Munich.
Peu utilisé la saison dernière à Chelsea (12 matches), Kalou, blessé ou suspendu, n'a joué que quatre matches en championnat cette saison. Avec comme statistique un seul but (contre Nancy lors du premier match au Grand Stade) et une seule passe décisive (contre Copenhague en ligue des champions). Un peu maigre pour un joueur de ce niveau.
Quant à Marvin Martin, on peut se demander si la marche n'est pas un peu haute entre le FC Sochaux où il brillait, et le LOSC qu'il découvre. Une seule passe décisive pour le jeune international français, longtemps blessé également, qui a du mal à trouver sa place dans le collectif lillois où lui revient normalement la place de meneur de jeu auparavant dévolu à Hazard.
Le réveil lillois passe forcément par un réveil des deux gros transferts lillois, sachant que le jeune belgo-grec Klonaridis n'a pas encore le niveau pour être titulaire, et que seul Ryan Mendés, malgré un déchet dans son jeu, donne réellement satisfaction.
Les présidents s'accrochent
Côté valenciennois en revanche, le recrutement a été moins spectaculaire. Mais le rapport qualité prix est nettement meilleur.
Loris Néry s'est imposé au poste d'arrière latéral alors qu'il manquait de temps de jeu à Saint-Etienne. Il est même devenu un titulaire essentiel en équipe de France espoirs, tout comme son équipier Nicolas Isimat-Mirin.
En attaque, VA a réussi la bonne pioche en attirant Anthony Le Tallec. L'ancien auxerrois a déjà marqué 4 fois et donné 3 passes décisives en seulement 5 titularisations. A 28 ans, le Breton va peut-être enfin confirmé à Valenciennes le talent qu'il avait manifesté chez les jeunes, avant de partir "s'enterrer"à Liverpool.
Une autre donné rend ce derby différent des précédents. Jusqu'à présent, les deux présidents Michel Seydoux et Françis Decourrière s'accordaient parfaitement;
Cette fois, un début de polémique opposé cette semaine le patron du LOSC à Jean-Raymond Legrand, le successeur de Decourrière.
Dans un article paru dans l'Express, Michel Seydoux a déclaré que "dans la logique économique, Valenciennes devrait être une filiale du LOSC". Des propos qui ont fait bondir le président valenciennois. Celui-ci a répondu devant la caméra de France 3 Nord-Pas-de-Calais: "Oui, cela ne m'a pas plu. VA n'est pas une filiale du LOSC. Il y a le LOSC et il y a Valenciennes. On verra après le match de samedi où est le LOSC et où est Valenciennes..."
Comme on le voit, l'ambiance a changé entre deux clubs qui semblaient plus s'apprécier que Lens et Lille autrefois...
Pour toutes ces raisons, ce derby du Nord ne sera vraiment pas comme les précédents, et le résultat sera primordial pour les deux équipes au quart du parcours...