Pour inciter les jeunes à s'engager et voter les associations roubaisiennes leur ont donné la parole hier.
Un mégaphone, une tribune et pour assistance tous ceux qui veulent bien se donner la peine de s'arrêter et d'écouter, c'est le principe du "speaker corner", littéralement "coin des orateurs", vieille tradition londonienne importée le temps d'une après-midi à Roubaix. Et ils étaient nombreux, samedi, à vouloir prendre la parole, une quinzaine de jeunes venus parler de discrimination, d'éducation, de santé ou d'emploi, sans réserve ni restriction.
Et c'est bien là le principe de cette tribune ouverte organisée, place de la Liberté, par la Maison des associations, permettre pour une fois aux jeunes de s'exprimer librement et d'interpeller des hommes politiques qui ne les voient et ne les entendent pas suffisament. Le moyen peut-être de les inciter à s'engager, à s'intéresser un peu à une campagne électorale qui est loin de les passionner.
Roubaix ville la plus jeune de France est aussi la capitale régionale de l'abstention. A chaque élection on y bat des records : 27% au premier tour des présidentielles de 2007 (contre 16% au niveau national), 60% aux dernières municipales et même 72% au premier tour des régionales en 2010 (contre 53% au niveau national).
Alors, les initiatives se multiplient pour inciter les habitants à se rendre aux urnes. Cafés citoyens, web-série, formation aux vote, rencontre débat ou cérémonie solennelle de remise des cartes d'électeurs aux nouveaux inscrits, associations et commune se mobilisent. Mais pour Bruno Lestienne, membre du comité de quartier de L'Hommelet, qui il y a dix ans déjà lançait l'opération "je pense donc je vote", "le problème ce ne sont pas les gens mais le système, les pratiques des hommes politiques qui restent trop distants".