A l'issue d'une réunion à Paris, le ministre reproche aux représentants syndicaux de s'entêter avec leur projet de Scop.
A l'issue d'une réunion aujourd'hui à Paris, avec des représentants syndicaux de SeaFrance, le ministre des Transports Thierry Mariani a de nouveau accusé la CFDT de porter "une très lourde responsabilité" si aucune solution n'est trouvée pour sauver la compagnie de ferries, actuellement en liquidation judiciaire.
Le ministre avait convoqué cet après-midi des salariés de SeaFrance qui portent un projet de reprise de leur société via une coopérative ouvrière (Scop), à quelques jours d'une échéance décisive pour l'avenir de la compagnie.
Le tribunal de commerce de Paris doit examiner le 3 janvier l'offre de reprise de la Scop, seule en lice, mais qui n'est pas financée à ce jour. "On est dans le jusqu'au-boutisme, je dirais même du fanatisme qui nous mène au suicide collectif", a vertement critiqué le ministre, alors que 880 emplois sont en jeu. Thierry Mariani reproche à la CFDT de s'arquebouter sur son projet et de refuser d'examiner une autre offre qui avait été faite par la société Louis Dreyfus Armateurs (LDA).
Le secrétaire général de la CFDT Maritime Nord, Didier Cappelle, employé de SeaFrance, a déploré pour sa part que le ministre rejette toute solution de financement impliquant par exemple le Fonds stratégique d'investissement (FSI) de l'Etat. Selon lui, la réponse qu'a apportée Thierry Mariani aux salariés est "je ne peux rien, je ne veux rien, je ne sais rien faire", alors que la compagnie de ferries - dont les bateaux sont à quais depuis la mi-novembre - perd selon lui "400.000 euros de chiffre d'affaires par jour".
Le syndicat a décidé d'adresser une lettre ouverte au président de la République Nicolas Sarkozy. Selon Didier Cappelle, "le ministre nous a déclaré que le dossier SeaFrance serait évoqué à l'Elysée lundi", ce que Thierry Mariani a refusé de confirmer.
Hier, le porte-parole du Parti socialiste Benoît Hamon avait apporté son soutien symbolique à la Scop en y souscrivant à hauteur de 100 euros.
La compagnie transmanche, filiale lourdement déficitaire de la SNCF et qui emploie 880 personnes en CDI à Calais , a été placée en liquidation judiciaire le 16 novembre, avec poursuite de l'activité jusqu'au 28 janvier 2012.
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