L'Union européenne a voté la semaine dernière l'interdiction de certains pesticides utilisés pour protéger les cultures agricoles. Des produits qui seraient responsable de la disparition des abeilles. Mais certains agriculteurs, notamment les producteurs de betteraves, sont inquiets.
Robert Piette, apiculteur depuis plus de 15 ans est soulagé. Après des années de débat, l'Union Européenne vient d'interdire trois pesticides extrêmement dangereux pour les abeilles. "On voit du pollen, on voit du nectar, il y a du pain d'abeilles", décrit Robert Piette, vice-président du syndicat apicole artésien, en montrant une ruche. "C'est une ruche qui travaille, qui est en bonne santé."
Pour lui il s'agit d'une vraie victoire. Chaque année, il perd une partie des ses ruches. En cause : ces pesticides qu'on appelle les néonicotinoïdes. Des produits qui s'attaquent au système nerveux des abeilles, lorsque celles-ci vont butiner dans des champs traités. "Ca arrive tous les ans. Depuis quelques années, ça arrive tous les ans. Là j'ai un ami qui vient de perdre 13 ruches sur 15."
L'inquiétude des agriculteurs
Mais si les apiculteurs sont ravis, certains agriculteurs s'inquiètent, comme Laurent Deblock. Producteur de betteraves, il utilise l'un de ces pesticides pour protéger ses récoltes. "Le produit nous protège très bien contre tout ce qui est parasite, aussi bien les parasites du sol, que les parasites aériens, c'est-à-dire surtout le puceron", explique l'agriculteur.
Selon lui cette interdiction ne devrait pas concerner les cultures de betteraves. "La betterave n'a pas de fleur, donc on ne voit pas d'abeilles sur les betteraves. On ne comprend pas pourquoi on vient nous interdire ce produit. Le risque, ce sont des dégats très importants qui peuvent aller jusqu'à 20% de pertes de rendement et économiquement, pour nous, c'est pas tenable."
En trente ans, près de 80 % des insectes volants auraient disparu d'Europe. L'interdiction des trois néonicotinoïdes entrera en vigueur en 2019.