INTERVIEW - Mickaël Wamen, Goodyear : "il n'y a jamais eu de séquestration"

À la veille de la mobilisation attendue mercredi 19 octobre à Amiens, nous avons rencontré l'ancien représentant CGT de Goodyear Mickaël Wamen. Il se dit "écoeuré" et souhaite la relaxe des 8 salariés condamnés à de la prison ferme car pour lui "il n'y a jamais eu de séquestration".

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Mickaël Wamen, prévenu et ancien représentant CGT de Goodyear Amiens Nord, nous a fait part de son état d'esprit à la veille de son procès en appel et d'une forte journée de mobilisation. 

"Un coup monté des dirigeants"


Selon le délégué syndical, la relaxe pour lui ainsi que pour les 8 anciens salariés Goodyear est à portée de main. "D'abord parce qu'on nous soutient et surtout parce qu'on a suffisamment de preuves accablantes pour montrer qu'il n'y a jamais eu de séquestration. Il y a eu un coup monté des dirigeants"

Le 12 janvier dernier, 8 anciens salariés de l'usine Goodyear d'Amiens Nord ont été condamnés à 24 mois de prison, dont 9 mois ferme pour "séquestration et violences en réunion". Le tribunal assortit ces 9 mois de prison ferme d'une possibilité d'aménagement.

Cette peine de janvier est "un très mauvais coup pour le militantisme dans notre pays" pour Mickaël Wamen. C’est en tout cas la première fois que des salariés sont condamnés à de la prison ferme sous la cinquième République.

Le combat de sa vie


Né à Amiens de parents originaires d'Abbeville (Somme), Mickaël Wamen, 44 ans, a grandi à Flixecourt. Embauché en juin 1992 dans l'usine d'Amiens-Nord en tant que "booker, c'est à dire déposeur de bandes de roulement" des pneus sur des chariots, il adhère dans la foulée à la CGT, dont il devient délégué du personnel en 1996 puis secrétaire en décembre 1999. 

Animal médiatique au caractère bien trempé, son nom est indissociable du combat des Goodyear, qui est "le combat de sa vie". 

Pour Alain Gest, ancien président de la commission d'enquête parlementaire sur Goodyear Amiens-Nord et président d'Amiens Métropole, il "fait partie d'une poignée de gens excessifs qui ont une responsabilité sur le plan social dans la fermeture du site de Goodyear".

Environ 10 000 personnes attendues


Mercredi 19 octobre, les 8 ex-salariés de Goodyear seront jugés en appel. Si la préfecture de la Somme s'attend à la présence de "plusieurs milliers" de manifestants, la CGT locale parle "d'au moins 10 000 sympathisants" espérés devant le tribunal.

Mickaël Wamen, lui, évoque de son côté "15 000 à 20 000 personnes attendues". 

L’avocat des syndicalistes de Goodyear Amiens nord, Fiodor Rilov, a l'intention d'obtenir la relaxe pour "ces hommes injustement condamnés". "On a suffisamment de preuves pour démontrer qu’il n’y a jamais eu de séquestration, il y a eu un coup monté par les dirigeants", avance de son côté Mickaël Wamen.

 

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