A 84 ans, Jacques Stuzalft se souvient avoir échappé à la déportation depuis l'ancienne gare de Fives, en 1942 grâce à un cheminot nommé Marcel Hoffmann. Témoignage.
Le décor a bien changé en 74 ans. La gare de Fives a disparu. Mais Jacques Stuzalft est tout de même très ému de revenir ici... "Emu, plus qu'ému, car c'est sûr que c'est un vrai cauchemar, plus qu'un cauchemar d'avoir vécu tout ça"
Le cauchemar, c'est l'arrivée dans cette gare avec sa mère et son frère le 11 septembre 1942. Comme plus de 500 Juifs de la région, il doit être déporté vers le camp d'Auschwitz. Mais un cheminot, Marcel Hoffmann les aide à fuir.
"Monsieur Hoffman a sorti sa carte d'identité auprès d'une sentinelle allemande en lui disant 'voyez j'ai un nom allemand'. Bref, il s'est débrouillé pour que la sentinelle nous tourne le dos. On a alors pu s'échapper".
En tout, d'après Grégory Celerse, historien local, ce sont 24 personnes de la SNCF qui ont aidé une trentaine de Juifs à s'échapper... "Les 24 cheminots ont pris très vite la décision, dans un coin de la gare, de sortir un maximum de personnes possible".
Avec son témoignage, Jacques entend faire reconnaître au moins Marcel Hoffmann comme Juste, tant son action correspond à la devise de l'association. A terme, les deux hommes espèrent que tous ces cheminots résistants de Fives seront honorés de la médaille des Justes.