L'ancien député-maire de Valenciennes a mis en garde contre "un nouvel apartheid".
L'ancien maire de Valenciennes Jean-Louis Borloo, chargé par Emmanuel Macron d'une mission sur la politique de la ville, a rendu sa copie ce jeudi 26 avril. Reçu par le Premier ministre Édouard Philippe à Matignon pour lui remettre son rapport, il a appelé à "changer la donne" dans les quartiers prioritaires et à "relancer la rénovation urbaine".
Le rapport sur la politique de la Ville remis jeudi par Jean-Louis Borloo propose la création d'un fonds doté de "5 milliards d'euros" et met en garde contre le risque de "nouvel apartheid" en matière de mixité.
19 programmes
Ce document de 60 pages égrène 19 programmes destinés "faire revenir la République" dans les quartiers face au "repli identitaire et communautaire", allant de la "relance immédiate de la rénovation urbaine" à la réorganisation de l'école en passant par la création d'une "académie des leaders" inspirée de l'ENA.
Parmi les autres pistes esquissées par M. Borloo, les contrats en alternance. "Il faut des programmes extrêmement clairs" avec dans les entreprises un "recrutement massif en alternance", a-t-il plaidé, en soulignant que "si on respecte la loi, c'est 250.000 apprentis de plus, 100.000 dans les quartiers par an, et ça change la donne".
Autre piste, "relancer cette rénovation urbaine" qui avait "métamorphosé une partie des quartiers" mais "qui est à l'arrêt depuis quatre ans".
M. Borloo a aussi plaidé pour "un énorme travail sur l'école", voire "une cité éducative autour de l'école" et "des campus numériques dans les quartiers" qui "ont évidemment un avenir numérique majeur".
Des annonces courant mai
Emmanuel Macron annoncera "dans le courant du mois de mai" son plan de mobilisation en faveur des quartiers prioritaires qui sera notamment "nourri" par le rapport Borloo remis jeudi au gouvernement, a annoncé le Premier ministre.
Le rapport Borloo était très attendu par les élus de banlieue qui ont récemment dénoncé le "mépris de l'Etat", reprochant à ce dernier de ne pas mesurer la gravité de la situation et de se focaliser sur le monde rural.