Huit migrants iraniens se sont cousus la bouche avec des aiguilles et du fil mercredi afin de protester contre le démantèlement de la partie sud de la "jungle" de Calais, mené par l'Etat depuis lundi, a-t-on appris de sources concordantes.
Ces migrants ont brièvement défilé dans une allée du bidonville, la bouche partiellement cousue , ont constaté une vidéaste et un photographe de l'AFP. "We are humans" ("nous sommes humains") ou encore "Where is your democracy? Where is our freedom?" ("Où est votre démocratie? Où est notre liberté?"), pouvait-on lire sur deux des pancartes brandies.
"Ils nous ont sollicité pour qu'on leur couse la bouche, nous avons bien sûr refusé", a rapporté à l'AFP Olivier Marteau, responsable de Médecins sans frontières (MSF) pour Calais. "Ils ont fait ça eux-mêmes de façon peu sanitaire, en stérilisant des aiguilles en les chauffant", a-t-il ajouté, confiant que MSF "s'attend par conséquent à les recevoir bientôt en consultation médicale".
"Ces huit Iraniens se sont cousus la bouche parce que leur cabane venait d'être détruite"
Selon le responsable associatif, "cela montre bien que les solutions proposées ne leur conviennent pas", que ce soit le départ dans l'un des 102 Centres d'accueil et d'orientation (CAO) de France, dans le Centre d'accueil provisoire (CAP) de 1.500 places installé dans la partie nord du bidonville ou dans l'une des 50 tentes de la Sécurité civile. "Ces huit Iraniens se sont cousus la bouche parce que leur cabane venait d'être détruite", a abondé François Guennoc, de l'association L'Auberge des migrants.Interrogée lors d'un point presse, la préfète Fabienne Buccio a répondu ne pas être au courant de leur geste.