Deux militants d'ultra-gauche No border interpellés lundi au cours de heurts lors du démantèlement d'une partie de la "jungle" de Calais étaient toujours en garde à vue mardi, a indiqué le parquet de Boulogne-sur-Mer.
"Sur les trois interpellations, j'ai estimé pour la première que l'infraction ne pouvait pas être retenue et j'ai remis la personne en liberté car c'est le rôle protecteur des libertés du parquet", a indiqué à l'AFP Jean-Pierre Valensi, procureur de la République de Boulogne-sur-Mer. "Concernant les deux autres interpellations, les gardes à vue se poursuivaient mardi. On leur reproche des dégradations par incendie", a ajouté M. Valensi, précisant qu'il s'agissait d'une Allemande et d'un Anglais.
Mardi, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a dénoncé "l'activisme d'une poignée de militants No border" pour empêcher le démantèlement de la zone sud de la "Jungle" de Calais, opération qui "va se poursuivre" avec "calme et méthode". Quatre jours après une décision de justice validant l'évacuation de la moitié sud de ce bidonville, l'État en a entamé lundi le démantèlement, dans un climat tendu qui a dégénéré en heurts avec la police dans l'après-midi. Cette zone abrite entre 800 et 1000 migrants selon la préfecture, 3450 selon les associations.
Les No Border constituent une mouvance, plus ou moins clandestine, de militants radicaux, luttant pour l'abolition des frontières, née au début des années 2000 et actuellement très présente à Calais. Au nom du principe de liberté de circulation, les No border, sans porte-parole déclaré et fuyant les médias, prônent l'arrêt des expulsions, la régularisation des étrangers en situation irrégulière, la fermeture des centres de rétention et sont hostiles au démantèlement de la "jungle".