L'Opéra de Lille poursuivra son entreprise de promotion de la période baroque, peu représentée en France en art lyrique, avec la programmation d'oeuvres de Haendel et de Vivaldi lors de sa saison 2016-17, présentée mardi.
"Très peu de maisons montent des opéras baroques", qui plus est "avec un ensemble spécialisé", a pointé lors d'une conférence de presse la directrice de l'Opéra de Lille, Caroline Sonrier, pour mieux souligner la singularité de son institution. Après "Xerse" de Cavalli et Lully et "L'Orfeo" de Monterverdi en 2015-16, l'Opéra de Lille présentera deux autres opéras baroques en 2016-17.
"Arsilda" de Vivaldi sera joué du 19 au 23 mai 2017 par le Collegium Vocale et Orchestre Collegium 1704 (Prague, République tchèque), dans la droite lignée des redécouvertes des opéras du compositeur italien, trop souvent résumé à ses concertos. La mise en scène sera signée David Radok. Du 12 au 21 janvier, le metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski, qui a récemment dirigé Isabelle Huppert dans "Phèdre" à Paris, donnera une lecture "torturée, en résonance avec le monde actuel et ses angoisses", du "Triomphe du temps et de la désillusion" de Georg Friedrich Haendel (1685-1759), prévoit Caroline Sonrier.
Wagner avec "Le Vaisseau fantôme"
Emmanuelle Haïm assurera à cette occasion la direction musicale de son ensemble spécialisé dans le baroque, le Concert d'Astrée, en résidence à Lille. L'oratorio aura été créé plusieurs mois auparavant au festival d'Aix-en-Provence, le 1er juillet. Autre co-production avec Aix, "Kalîla wa Dimna" du Palestinien Moneim Adwan (né en 1970) sera joué à Lille du 11 au 14 décembre. Cet "opéra-fable", aux personnages animaux, se base sur un texte arabe dont Jean de la Fontaine eut connaissance.Wagner sera également à l'affiche de la nouvelle saison avec l'un de ses opéras les plus courts et accessibles, "Le Vaisseau fantôme", du 27 mars au 13 avril. L'Opéra de Lille a misé sur l'audace en confrontant ce chef d'oeuvre précoce du compositeur allemand à la troupe catalane Fura dels Baus, "très spectaculaire" selon Caroline Sonrier.