Le Premier ministre belge, Charles Michel, a plaidé vendredi pour l'organisation dès le mois prochain d'un "conclave" réunissant les 27 dirigeants de l'UE, "sans la Grande Bretagne", pour donner de nouvelles orientations à l'Europe après la "claque" du Brexit.
"Le résultat de ce référendum représente une claque pour le projet européen", a déclaré lors d'une conférence de presse le chef du gouvernement belge, dont le pays, membre fondateur de l'UE, est traditionnellement l'un des plus ardents défenseurs de l'intégration européenne. "On se réveille aujourd'hui avec une Europe qui n'est pas la même qu'hier soir", a-t-il reconnu, en ajoutant que le choix des Britanniques "devra être respecté".
"Moment délicat"
"Je veux dès ce matin lancer un appel à l'ensemble de mes collègues chefs de gouvernement et d'Etat pour l'organisation le plus vite possible d'un conclave, dans lequel il serait possible, au plus haut niveau politique, de donner des orientations claires pour le futur de l'Europe. Ca serait un conclave sans la présence de la Grande Bretagne", a expliqué le Premier ministre belge, appelant à éviter "la panique" et à "garder la tête froide"."L'objectif serait de définir certains engagements que nous devrions prendre concernant le marché unique, l'agenda numérique, l'approfondissement de l'union monétaire et économique, ainsi que la sécurité intérieure et extérieure", a-t-il énuméré, en réclamant la tenue de ce conclave "dès le mois de juillet".
"On ne peut plus être simplement une organisation qui se réunit d'urgence pour gérer des crises. Nous devons être une organisation avec une autre ambition, tournée vers le futur, et en cela, peut-être réfléchir sur de meilleurs processus de décision, pour nous permettre de décider mieux et de décider plus vite, est nécessaire", a ajouté M. Michel. Ce "moment délicat" dans l'histoire de l'Europe "doit être utilisé pour le transformer en chance, en opportunité", a-t-il souhaité.
Sur les futures relations avec Londres. M. Michel a souhaité que le gouvernement britannique enclenche la procédure de l'article 50 du traité de Lisbonne, qui fixe les règles d'une sortie de l'UE. "Je plaide pour une notification rapide pour réduire au maximum une situation d'incertitudes", a-t-il dit. "Cela signifie aussi une période de deux ans pour mener des négociations avec la Grande Bretagne et par là nous devons trouver les modalités d'une nouvelle coopération avec la Grande Bretagne", a conclu M. Michel.