La remise à la France de Salah Abdeslam suspendue mais pas remise en cause

Le maintien en détention de Salah Abdeslam en Belgique "suspend (sa) remise" à la France "mais n'en remet pas en cause le principe", a indiqué vendredi le Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas dans un communiqué.

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Jeudi, l'avocat de Salah Abdeslam, suspect-clé dans les attentats du 13 novembre à Paris, avait affirmé qu'il ne serait pas remis "avant plusieurs semaines", la justice belge souhaitant l'entendre au moins dans l'enquête sur une fusillade survenue à Bruxelles trois jours avant son arrestation.

Le parquet fédéral belge avait estimé qu'il était "beaucoup trop tôt" pour se prononcer sur une quelconque date de remise à la France de Salah Abdeslam, arrêté le 18 mars à Bruxelles après quatre mois de cavale. "Son maintien en détention dans le cadre de la procédure belge suspend la remise de Salah Abdeslam aux autorités françaises, mais n'en remet pas en cause le principe. Elle est conforme à ce qu'autorise la procédure du mandat d'arrêt européen. Elle ne nuit en rien à la poursuite des investigations en France", a précisé vendredi le ministre français de la Justice.

Dans l'attente de la remise effective du suspect, "les juges d'instruction français conservent la possibilité de solliciter des autorités judiciaires belges sa remise temporaire, afin notamment de permettre son interrogatoire et sa mise en examen", a-t-il poursuivi, précisant que "la présentation de cette demande relève de la seule compétence des autorités judiciaires".


Procédures complexes

Salah Abdeslam fait l'objet de deux procédures, en France et en Belgique. Côté français, "un mandat d'arrêt européen a été délivré le 19 mars 2016 par les juges d'instruction" et "le 31 mars 2016, la justice belge a donné un accord de principe à la remise de l'intéressé aux autorités françaises, ouvrant ainsi la voie à une procédure simplifiée", indique le communiqué.

Côté belge, "les effets du mandat d'arrêt émis à l'encontre de Salah Abdeslam par le juge d'instruction ont été prolongés par la justice belge le 7 avril 2016, au regard des nécessités de l'enquête conduite en Belgique".

En dépit de procédures complexes de nature à retarder l'arrivée du seul survivant des commandos des attentats de Paris, Jean-Jacques Urvoas a salué la "coopération franco-belge" comme "une réelle victoire dans la lutte contre le terrorisme", jugeant "important que les investigations se poursuivent sereinement" de part et d'autre.
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