La Scop SeaFrance et la compagnie MyFerryLink, trois ans d'existence chaotique

Liquidée vendredi par le tribunal de commerce, la Scop SeaFrance, qui exploitait la compagnie MyFerryLink, filiale d'Eurotunnel, aura connu une existence chaotique durant trois ans. Retour sur les dates clés.

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2012​

9 janvier : après des mois de tumulte et d'incertitudes pour les 880 salariés, la compagnie SeaFrance est placée en liquidation judiciaire.

20 août : 400 de ces salariés créent la Scop SeaFrance et reprennent, avec deux navires, les traversées transmanche. Eurotunnel a racheté trois navires de SeaFrance et les loue à la Scop, qui les affrète coque nue pour le compte d'une filiale d'Eurotunnel, la nouvelle compagnie MyFerryLink.


2013

6 juin : la Commission de la concurrence britannique interdit le port de Douvres aux navires MyFerryLink, estimant qu'ils pourraient faire augmenter les prix des liaisons transmanche.

10 juillet : MyFerryLink se porte candidate à l'exploitation, à partir de janvier 2015, d'une liaison Dieppe-Newhaven. La Scop a acquis 11% de parts de marché sur le fret depuis la première traversée du 20 août 2012.

4 décembre : le tribunal d'appel de la concurrence britannique autorise de nouveau l'accès à Douvres.


2014

20 mai : l'autorité britannique de la concurrence interdit à nouveau d'opérer à Douvres, principal point d'entrée du trafic transmanche en Grande-Bretagne.

22 juillet : le patron d'Eurotunnel, Jacques Gounon, évoque la probable cessation d'activité de MyFerryLink à la fin de l'année.


2015

9 janvier : le Tribunal d'appel de la concurrence (CAT) britannique confirme l'interdiction de desservir le port de Douvres. Il estime que Eurotunnel est en situation de quasi monopole au détriment des autres transporteurs, le Danois DFDS et le Britannique P&O. Eurotunnel dit être "contraint" de chercher un repreneur pour MyFerryLink.

10 avril : SeaFrance et MyFerryLink sont placées en sauvegarde judiciaire, après la décision du président du conseil de surveillance de la compagnie, Didier Cappelle, d'évincer le directeur général adjoint de la compagnie, Raphaël Doutrebente.

15 mai : la cour d'appel britannique rouvre à MyFerryLink le port de Douvres. Elle estime qu'il n'y a pas eu de fusion au sens juridique du terme entre Eurotunnel et MyFerryLink.

7 juin : Eurotunnel choisit l'offre du groupe danois DFDS pour la vente de deux des trois navires.

11 juin : la Scop Seafrance est placée en redressement judiciaire.

23 juin : les marins de MyFerryLink bloquent le port de Calais et le tunnel.

24 juin : DFDS Seaways compte reprendre 202 des quelque 645 employés de SeaFrance. Inacceptable, selon le Syndicat Maritime Nord, majoritaire.
29 juin: le tribunal de commerce de Boulogne-sur-mer refuse un sursis à la Scop SeaFrance, dont les contrats d'affrètement des navires avec leur
propriétaire Eurotunnel prennent fin le 1er juillet à minuit. La Scop SeaFrance indique qu'elle ne remettra pas les navires à DFDS et lui interdit l'accès au port de Calais pendant une quinzaine de jours.

22 juillet : le PDG d'Eurotunnel appelle les marins de la Scop, qui bloquent le tunnel sous la Manche, à accepter la liquidation et les offres de reprise "tout à fait acceptables" des trois quarts des effectifs par DFDS et Eurotunnel.

23 juillet : le gouvernement propose un protocole de sortie de crise avec la création d'une nouvelle Scop de 150 salariés exploitant un seul navire et la reprise au total de 380 salariés sur 487.

31 juillet : la Scop SeaFrance est placée en liquidation judiciaire.
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