La Scop SeaFrance a été mise en liquidation judiciaire ce vendredi par le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer.
La Scop SeaFrance a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), a indiqué ce vendredi une source judiciaire. Cette procédure doit permettre le paiement des 487 salariés, la Scop n'ayant pas la trésorerie suffisante pour le faire. L'éventuelle poursuite d'activité pour une durée de six mois n'a donc pas été adoptée."Le tribunal prononce la conversion en liquidation judiciaire (...) sans poursuite d'activité à compter de ce jour. La Scop SeaFrance n'existe plus", indique la décision du tribunal de commerce. Le tribunal de commerce a décidé de ne pas suivre la proposition du procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre Valensi, qui demandait à ce qu'une poursuite d'activité de six mois supplémentaires puisse avoir lieu.
Placée en redressement judiciaire le 11 juin, la Scop SeaFrance, coopérative qui opère les navires de la compagnie transmanche MyFerryLink depuis août 2012, est au centre d'un conflit qui dure depuis plusieurs mois entre ses marins, le propriétaire de ses trois navires, Eurotunnel, et son concurrent danois DFDS.
L'accès au port était bloqué ce vendredi matin
Le gouvernement avait soumis la semaine dernière un texte prévoyant notamment la liquidation de la Scop SeaFrance, la création d'une nouvelle Scop exploitant un seul navire et la reprise au total de 380 salariés sur 487. Il a fixé pour objectif "d'obtenir dans un délai de 3 mois une solution pour chaque salarié".Mécontents de l'avancée des discussions, des centaines de marins de la Scop SeaFrance bloquaient vendredi les bretelles d'accès au port de Calais avec des tas de pneus en feu, entamant une nouvelle épreuve de force pour défendre leur compagnie. Plusieurs tas de pneus en flammes ainsi que 300 manifestants bloquaient la rocade portuaire de Calais dans les deux sens, rendant l'accès au port impossible, en cette journée classée rouge dans le sens des départs en vacances par Bison Futé.
Les dirigeants d'Eurotunnel, du groupe danois DFDS et du Syndicat maritime Nord s'étaient déjà réunis lundi et avaient émis des contre-propositions au "protocole de sortie de crise" soumis par le gouvernement. Eurotunnel, propriétaire des trois navires affrétés jusqu'à juin dernier à MyFerryLink, "a réitéré son engagement d'une offre d'affrètement" d'un de ces bateaux, qui "sera formalisée par écrit dans les prochains jours", selon M. Vidalies.