La sécurité de la Picardie renforcée par des militaires de l’opération Sentinelle

L’Oise jeudi, la Somme et l'Aisne ce vendredi : les préfets de département de la région accueillent une partie des militaires qui viennent renforcer les dispositifs de sécurité, notamment des lieux touristiques.

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A la suite de l’attentat de Nice le 14 juillet dernier, le gouvernement a décidé de porter à 10 000 les effectifs des armées dédiés à l’opération «Sentinelle»

Dans ce cadre, deux sections de 27 militaires chacune seront déployées progressivement dans la Somme à compter du 22 juillet 2016. L’une sera présente spécifiquement sur Amiens. La seconde sera affectée à la zone d’Abbeville et du littoral picard.

Ces renforts sont déployés dès aujourd’hui sur Amiens où ils opéreront sous forme de patrouilles mixtes avec des fonctionnaires de la police nationale. Ils assureront notamment la sécurisation de la gare d'Amiens, du centre ville et de la zone piétonnière, des centres commerciaux et des différents quartiers d'Amiens. À compter de ce week-end, une seconde section sera déployée sur Abbeville et la côte picarde, à l'occasion notamment des premiers feux d'artifice.

Vigilance renforcée pour le Tour de France à Chantilly

Ces effectifs seront également amenés à être mobilisés en fonction des évènements et de l’actualité, que ce soit en zone police ou en zone gendarmerie.
Interviews : Didier Martin, préfet de l'Oise - Eric Woerth, député-maire (LR) de Chantilly. Reportage de Cathy Colin et Laurent Pénichou ©France 3 Picardie
Dans l’Oise, un premier test grandeur nature aura lieu dès ce dimanche à l’occasion de la 103ème édition du Tour de France, qui fait étape à Chantilly, avant de rejoindre Paris et les Champs-Elysées. Pour cet événement, une « vigilance renforcée » du plan vigipirate et de l’état d’urgence est attendue.

L’Aisne n’est pas oubliée. Une section de militaires de l'Armée de Terre vient renforcer les moyens mis en œuvre par le groupement de gendarmerie départemental de l'Aisne dans le cadre du contrôle des flux sur les axes routiers à proximité de la frontière franco-belge, à Macquenoise notamment.

En complément de ces effectifs, l’engagement de la réserve opérationnelle contribue également au renforcement du dispositif.

Dans la Somme, la gendarmerie bénéficie d'un potentiel de 218 réservistes, dont une partie est d’ores et déjà intégrée au sein de détachements de surveillance et d'intervention, chargés de la sécurité, notamment de la côte picarde, pour sécuriser la gare TGV Picardie ou les axes traversant du département. La police nationale dispose également d'un potentiel de réservistes, qui sont régulièrement appelés en renfort.

L’état d'urgence prolongé de six mois par le Parlement
316 sénateurs, notamment de droite et PS, ont voté en faveur du compromis trouvé la veille avec des députés à l'occasion d'une commission mixte paritaire. 26 s'y sont opposés, en particulier les membres du groupe Communiste, républicain et citoyen. Il s'agit de la quatrième prolongation de l'état d'urgence depuis les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis.

Le nouveau texte rétablit les perquisitions administratives, qui avaient été suspendues en mai. Il facilite la possibilité pour le préfet de fermer des lieux de culte où sont tenus des propos incitant à la haine et à la violence ou faisant l'apologie du terrorisme, ou d'interdire des cortèges ou rassemblements dont la sécurité ne pourrait être garantie. Il autorise aussi les forces de l'ordre à effectuer des contrôles d'identité et à fouiller véhicules et bagages, sans réquisition du procureur.

Le record de durée totale (effectivement votée par le Parlement) est battu avec cette nouvelle prolongation, qui porte à 14 mois l'application prévisible de l'état d'urgence, en vigueur depuis les attentats du 13 novembre 2015. Le précédent record remontait au début de la guerre d'Algérie en 1955: il avait été déclaré par la loi pour un an au total, mais levé au bout de huit mois. Suite au putsch des généraux, le général de Gaulle y avait certes ensuite recouru pour une durée de plus de deux ans, entre 1961 et 1963, mais sans passer par la case Parlement.
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