Les délices des fêtes galantes et des pastorales du XVIIIe siècle exposés au Louvre-Lens

Les fêtes galantes de Watteau et les pastorales de Boucher investissent le Louvre-Lens (Pas-de-Calais) pour l'exposition "Dansez, embrassez qui vous voudrez", à partir de samedi jusqu'au 29 février.

La célèbre chanson de Madame de Pompadour, composée en 1753, qui résonne dans la première salle du parcours, donne le ton avec ses paroles ambivalentes entre comptine d'enfant et malice grivoise: "Et Jeanne la bergère, avec son blanc panier, allant cueillir la fraise, et la fleur d'églantier".
Dans cet esprit, "Le jeu de la main chaude" du hollandais Janssens en tout début de visite: on y voit un jeu à la mode chez les élites, dans lequel un homme glisse sa tête entre les cuisses d'une femme et, sa vue ainsi obstruée, doit reconnaître qui est qui parmi ses amis avec la main qu'il laisse dans son dos.

L'exposition consacre une large place au natif de Valenciennes Antoine Watteau. Ainsi, le "Pélerinage à l'île de Cythère" (1717), l'une des premières
toiles de vaste dimension consacrée au genre jugé mineur à l'époque de la fête galante, a quitté Paris pour la première fois. Elle constitue la pièce maîtresse de la visite.

Sur une colline surplombant un plan d'eau et des montagnes que l'on devine au loin dans la brume caractéristique du peintre, le même couple juxtaposé trois fois au sein d'un plus large groupe de convives incarne les différentes étapes du processus amoureux en société.

Critique sociologique

Autre temps fort de la visite, François Boucher et ses pastorales, variantes des études champêtres qui ont participé à son succès. Loin d'être réalistes, elles sont des scènes de séduction dans un cadre bucolique idéalisé, où le berger est paré de soieries et de chaussures à boucle, et où la bergère aux pieds nus et au téton rose qui dépasse ne sont souillés d'aucun salissure.

Mais peindre la fête peut aussi être une critique sociologique, comme lorsque Goya, qui conclut l'exposition, montre ces enfants d'aristocrates jouant gaiement dans la campagne, complètement déconnectés de la terre et des paysans qui la cultivent au second plan. Le parcours comprend aussi des porcelaines qui ont contribué à la large diffusion en Europe de l'esprit des fêtes galantes. L'une d'elle, la massive "Leçon de musique" (1765) fabriquée aux manufactures de Chelsea, montre un coquin tenant la flûte, symbole éminemment phallique au XVIIIe siècle, dans la bouche de madame...
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