Les syndicats de la police nationale appellent à une journée de mobilisation des policiers ce mercredi. Ils accusent la Justice de manquer de sévérité et demandent plus de moyens. En Picardie, des rassemblements auront lieu devant les tribunaux, en soutien de la manifestation nationale à Paris.
Les policiers se mobilisent ce mercredi à l'appel des organisations syndicales pour protester contre une "rupture" avec la Justice et demander plus de moyens. Un rassemblement motivé par les tirs contre un policier à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) la semaine dernière après un braquage. L'homme, touché à la tête, avait été hospitalisé avec un pronostic vital engagé.Le policier de 36 ans est toujours dans un état "critique mais stationnaire", selon Stéphane Fievez, secrétaire Unité SGP Police-FO pour la Picardie. "C'est important pour nous d'apporter notre soutien à notre collègue et sa famille aujourd'hui. Nous voulons marquer le coup et les esprits", précise-t-il.
Le signe d'un "ras-le-bol"
"Ces événements nous ont touché", confirme Fabrice Danel représentant Unité SGP Police - FO pour le Nord-Pas-de-Calais - Picardie. "Nous voulons dire notre ras-le-bol face au laxisme au niveau de la Justice. Il n'y a pas de suites assez fermes une fois que les peines sont prononcées."La mobilisation nationale aura pour point d'orgue une manifestation à Paris, place Vendôme, devant le ministère de la Justice. Une première à cet endroit symbolique depuis 1983. Mais d'autres rassemblements auront lieu en région "devant les grands tribunaux", notamment en Picardie. "Nous ne disposons pas du droit de grève. Il était donc important de donner la possibilité aux collègues qui travaillent et ne peuvent pas se rendre à Paris de passer, même un quart d'heure", explique Stéphane Fievez.
Les syndicats demandent plus de fermeté de la part des magistrats. "Lorsqu'il y a condamnation, il faut que la peine soit effectuée dans son intégralité", défend Fabrice Danel.
Appel à renforcer les moyens de la police
Autre motif de revendication, les conditions de travail des policiers. "Tout le monde est à bout", précise Fabrice Danel. "Nous demandons plus de moyens matériels et financiers pour pouvoir travailler sereinement et assurer la sécurité dans de bonnes conditions." Le syndicaliste pointe également les délais entre les annonces et leur réelle application.Le mouvement n'a pas vocation à se poursuivre, mais les syndicats veulent en faire une forme de sommation. "Si nous ne sommes pas entendus, nous verrons comment organiser d'autres actions", précise Fabrice Danel.