Ce drame met notamment en lumière la pression sur les épaules des petits patrons. François Vasseur, gérant de cette petite entreprise de 12 personnes s'est donné la mort jeudi. Dans un courriel, il met son geste en relation avec la procédure judiciaire ouverte pour une affaire de pollution des sols.
Juste avant de mettre fin à ses jours, François Vasseur, gérant d’Eclachrome, avait envoyé un courriel à plusieurs destinataires, dont des chefs d'entreprise. "Diriger une TPE de nos jours est devenu très difficile et infernal si l'entreprise est classée (comme maniant des produits dangereux, ndlr). Cette pression m'est insupportable. J'étouffe", y écrivait-il. "J'ai merdé, le coût d'exploitation ne peut plus répondre aux normes draconiennes et incompréhensibles pour une TPE comme nous", ajoutait-il.
Une perquisition à grand renfort de gendarmes
Le préfet de la Somme Philippe De Mester a exprimé sa "tristesse" devant le décès de François Vasseur. Celui-ci avait été auditionné par les enquêteurs, mais n'avait pas été placé en garde à vue pour éviter de "le déstabiliser", a-t-on précisé de source proche du dossier. Sentant finalement la fragilité de l’individu grandir, les enquêteurs ont demandé aux gendarmes de se rendre sur place jeudi. Mais il était trop tard.Une pollution des sols à l’arsenic et au soufre
Sa société, qui fabrique des revêtements de pièces métalliques dans une zone d'activités en bordure de la commune, "faisait l'objet de contrôles de la Dreal (Direction régionale de l'environnement, ndlr) depuis 2011", selon un communiqué préfectoral. Après le "constat de multiples épisodes de pollution des eaux au sein du réseau communal des eaux usées", la communauté de communes avait déposé "plusieurs plaintes successives", conduisant le parquet à ouvrir une enquête en octobre 2015 pour "rechercher la source de ces pollutions", a indiqué la préfecture.