Les taxis manifestent contre UberPOP, une "appli qui tue l'emploi"

Une centaine de taxis en colère ont manifesté ce jeudi matin dans la métropole lilloise, pour dénoncer la "concurrence sauvage" de l'application mobile UberPOP, dans un contexte tendu par des agressions.

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Des dizaines de kilomètres de bouchons ce jeudi matin aux abords de Lille. Conséquences d'une nouvelle mobilisation des artisans taxis sur les auutoroutes A1, A16, A22, A23, A25 à travers des opérations escargot. Ils ont roulé au pas, sur 1 ou 2 voies de circulation. Les chauffeurs ont également filtré l'accès à l'aéroport de Lesquin

Les taxis, qui dénoncent "la précarisation des chauffeurs" et répondent à l'appel de l'ensemble des syndicats, exigent l'arrêt du service UberPOP et l'application des lois réprimant les taxis clandestins. Depuis plusieurs mois, le groupe américain des voitures de transport avec chauffeur (VTC) Uber s'est engagé dans un bras de fer avec l'Etat, autour de son application mobile UberPOP, un service à prix cassés qui met en relation des passagers et des
conducteurs non professionnels assurant le transport avec leurs véhicules personnels.

Uber revendique 400.000 utilisateurs d'UberPOP en France, où le nombre des taxis est faible. Mais les chauffeurs sont des particuliers qui ne paient ni cotisations sociales ni impôts, n'ont pas suivi les 250 heures de formation nécessaires pour obtenir un agrément et ne sont pas assurés professionnellement. 

"Appel au calme"

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a lancé mardi "un appel au calme", rappelant que "rien ne (justifiait) des actes de violence", tout en soulignant qu'UberPOP était en "situation d'illégalité absolue". Et le gouvernement a tenté de rassurer les chauffeurs, en affirmant qu'il allait
renforcer ses services anti-fraude. "Nous (allons) rehausser le niveau de la réponse pénale, notamment à l'égard des réitérants et des récidivistes, en passant à des réponses plus dures", a assuré mardi le procureur de la République de Paris, François Molins, évoquant "des saisies de véhicules".

Le groupe Uber, interdit dans certaines villes d'Europe et qui fait face à des actions en justice aux Etats-Unis, est visé depuis fin 2014 par une enquête préliminaire à Paris, notamment pour organisation illégale d'un "système de mise en relation de clients avec des personnes qui se livrent au transport routier" de passagers "à titre onéreux".

En vertu de la loi Thévenoud votée en octobre 2014, il est interdit de proposer une prestation de transport routier "à titre onéreux" si l'on n'est pas enregistré comme chauffeur de taxi ou VTC. Les conducteurs encourent jusqu'à un an de prison, 15.000 euros d'amende, la suspension du permis et la confiscation du véhicule.
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