La Voix du Nord va licencier 178 personnes, dont 50 à 60 journalistes, dans le cadre d’un Plan de Sauvegarde de la Compétitivité. Son propriétaire, le groupe Rossel, possède également Le Courrier picard, L’Union, L’Ardennais et L'Aisne Nouvelle. Des licenciements en Picardie ?
Dans l’immédiat, Le Courrier picard, L’Union, L’Ardennais et L'Aisne Nouvelle ne seront impactés directement par ce plan de sauvegarde de la compétitivité. C’est en tout cas ce que les représentants syndicaux glissent en off. Rien d’officiel encore donc, il faudra attendre les prochaines réunions des Comités d’établissement.
Ce sont donc les parutions du Nord - Pas-de-Calais qui sont les seules touchées. Paradoxalement, La Voix du Nord est en bénéfice en 2014 comme en 2015 (les chiffres de 2016 ne sont pas encore connus). En 2015, le bénéfice net annoncé est de 5,4 millions d’euros. Mais la loi française autorise une entreprise qui affiche des baisses de revenus quatre trimestres de suite à licencier.
En l’occurrence, depuis 12 trimestres, La Voix du Nord perd de l’activité publicitaire et ses ventes « papier » sont en baisse. Ce plan laisse subodorer une possible décision comparable pour les éditions picardes qui voient elles aussi leurs ventes baisser régulièrement.
Rossel achète et… dégraisse
Rossel est un groupe de presse belge imposant et gourmand. Détenteur de La Voix du Nord depuis 2005, il rachète en 2011 Le Courrier picard puis en 2013 L’Union, L’Ardennais, Est Eclair, Libération Champagne, L'Aisne Nouvelle et la radio Champagne FM à Hersant Media. Avec chaque fois des plans de départs volontaires et, chez les journalistes, de nombreuses « clauses de consciences » (il s'agit d'une disposition légale du statut de journaliste qui lui permet dans le cas d’un changement de direction de démissionner sans pénalités).
Le quotidien régional voisin Paris Normandie est à vendre (devant la Justice), Rossel devrait s’en emparer à moindre frais, probablement en le rachetant via Le Courrier picard. Une dépense face à des pertes de ventes, voilà de quoi laisser planer un profond doute sur la pérennité du quotidien picard. Et sur tous ces points, des réponses sont attendues par les représentants du personnel le 30 janvier prochain.