Longuenesse : un détenu filme sa cellule en direct Periscope

Periscope en prison. Un détenu a filmé et diffusé en direct en début de semaine des images de sa cellule de la prison de Longuenesse. 

L’homme se présente néanmoins comme un braqueur, condamné à 7 ans de prison. Il filme sa cellule du centre pénitentiaire de Longuenesse, près de Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais. Et diffuse la visite en direct sur l'application Periscope. Il montre sa penderie, sa friteuse, les barreaux de la cellule... Des internautes peuvent commenter ses images. « Comment t’as la Wifi ? » « T’as le droit de garder ton bigo (=téléphone) ? ». Le détenu répond même en direct certaines questions. 3 minutes d'échange qui posent question. La vidéo a ensuite été postée sur Youtube et repérée par La Voix du Nord.

Photos sur Facebook, vidéos, appels à l'extérieur : le phénomène des portables en prison n'est pas nouveau mais semble s'amplifier depuis quelques mois. Le fait de diffuser en direct les images est en revanche un peu plus nouveau. Selon 20 Minutes, un détenu de Perpignan a d’ailleurs pris la même initiative lundi avant d’être surpris en direct par un surveillant. On avait déjà observé le même phénomène au début de l'année à Béziers.

Tout est permis ?

Le sujet est récurrent. Les syndicats pénitentiaires alertent régulièrement sur la généralisation des portables en prison. L'image négative renvoyée (Tout est permis en prison ?) par ces vidéos n'est pas le seul effet indésirable. La sécurité est aussi en cause : des détenus peuvent prévenir de la prochaine extraction, organiser des trafics à distance, faire pression sur d'éventuels témoins avant ou après des procès... La liste inquiète les surveillants.  Selon la CGT-Pénitentiaire, 30 000 portables ont été saisis en prison en 2015. Mais la prolifération continue : "La mise en application de l’article 57 de loi pénitentiaire de 2009 interdisant les fouilles à corps systématiques à la fin de chaque parloir et le manque de sécurité aux abords de nos murs ne sont pas étrangers à l’intensification de ce problème", explique le syndicat. 

Contactée, la direction interrégionale des services pénitentiaires, n'a pas répondu pour l'instant à notre demande d'interview. Elle affirme seulement que le sujet est sensible et que des solutions techniques sont en train d'être mises en place. 

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