"Jouer le podium": Gérard Lopez, président de Lille, estime dans un entretien à l'AFP avoir un effectif "aussi fort voire un peu plus fort" malgré la vente record de Victor Osimhen et espère faire mieux que la 4e place obtenue l'an dernier en Ligue 1.
► Le LOSC a-t-il beaucoup souffert de l'arrêt du championnat en raison du Covid-19 ?Un cabinet d'audit a été commandité par les équipes de L1 pour faire une étude approfondie. Ça se chiffre en dizaine de millions d'euros entre les droits télé perdus et le manque à gagner en billetterie. Ça doit tourner autour de 40 millions pour Lille. C'est une perte très importante mais on avait de la trésorerie et on s'est organisé pour tenir le choc.
► Avec les contaminations qui repartent à la hausse, avez-vous des craintes sur la prochaine saison ?
On est en droit de se poser des questions. On avance tous à tâtons. Mais plus on avance, plus il y aura des processus pour mieux gérer la situation. Des championnats européens ont réussi à se terminer donc je pense qu'on réussira aussi à rejouer. Ce qui est important, c'est de juger les risques et préserver la santé de tous. Mais les cas de Covid-19 feront partie des aléas. La barre de trois joueurs positifs pour décider d'un report, c'est subjectif. Si on veut disputer le championnat, à un moment donné il faudra jouer...
► Que pensez-vous de la prolongation jusqu'à fin octobre de la jauge limitée à 5.000 personnes dans les stades, sauf dérogations ?
Je trouve la décision pas très juste pour les clubs. Limiter à 5.000 personnes dans une salle de 6.000 places, c'est dangereux. Mais limiter à 5.000 dans un stade de 50.000 ça n'a pas de sens. Cette jauge est étrange. Peut-être faudrait-il mettre en place un système de pourcentage, avec un tiers ou un quart des sièges occupés par exemple.
► Quels sont les objectifs du LOSC en championnat et en Ligue Europa ?
Mon objectif c'est d'aller chercher le podium de L1, ça doit devenir la norme. On a une équipe et un budget pour jouer le podium. Potentiellement, on a un effectif aussi fort voire un peu plus fort que l'an dernier. Il n'y a pas d'objectif fixé en Ligue Europa. On veut bien figurer. On a emmagasiné de l'expérience l'an dernier en Ligue des champions, il faut l'utiliser pour mieux gérer l'enchaînement des matches.
On est dans le sportif, pas seulement dans le pécuniaire
► Les résultats médiocres en préparation (2 victoires, 4 défaites) vous inquiètent-il ?
Non ça ne m'inquiète pas du tout car ce sont des matches de préparation où on fait beaucoup tourner en seconde période, où on ne met pas la même intensité. La qualité est là, mais les automatismes pas encore donc il va falloir travailler. On risque d'avoir un début de championnat surprenant le temps que les équipes atteignent leur niveau.
► Vous avez de nouveau effectué une vente record cet été avec Victor Osimhen à Naples (environ 80 M EUR) et recruté plusieurs jeunes prometteurs. Votre modèle de trading est-il viable à long terme ?
Faire grandir un club comme le LOSC et le ramener à un niveau de budget parmi les plus importants de L1, ça ne passe pas juste par la billetterie ou les partenariats. Il reste un manque à gagner et ça passe par cela. On vend certes, mais on peut se permettre de conserver un joueur comme Renato Sanches. On est dans le sportif, pas seulement dans le pécuniaire. Il n'y a pas que des ventes car on a un projet sportif solide. En trois ans, on a fait presque 400 millions d'euros de vente, mais on en a investi 250. C'est une fierté de dire que mon club grandit tous les ans."
► Pourquoi avoir racheté le club belge de Mouscron et vouloir devenir actionnaire majoritaire de Boavista au Portugal ?
Il y a déjà l'aspect sportif. Quand on rentre dans un club, il doit y avoir un projet sportif. La proximité géographique avec Mouscron permet de mettre en place un projet pour faire grandir nos jeunes plus vite qu'en jouant en réserve en N2 ou N3. Boavista sera beaucoup plus indépendant, même s'il y aura des liens sportifs qui seront très utiles.