Près d'une centaine de policiers se sont rassemblés mercredi midi devant le commissariat de Calais dans le cadre d'une journée nationale pour dénoncer la "haine anti-flics" tout en exigeant des moyens supplémentaires pour le Calaisis, marqué par la question migratoire.
"Nous sommes venus dénoncer la haine anti-flics dans toute la France, mais aussi rappeler le contexte particulier à Calais où la pression migratoire doit être compensée par des primes et des moyens supplémentaires", a affirmé le délégué régional d'Unité SGP Police Gilles Debove, aux côtés d'une banderole "Halte à la haine anti-flics".
Le responsable syndical, arborant un t-shirt "Nous voulons protection et reconnaissance", a admis que ses troupes étaient "fatiguées" et avaient "peur" lors de leurs interventions sur la rocade portuaire, fréquemment obstruée par des obstacles divers placés par les migrants sur la chaussée dans le but de ralentir les camions et espérer se cacher à l'intérieur. "On fait le boulot ici mais les collègues ont peur. Peur pour leur sécurité car ils risquent leur vie tous les jours", a-t-il estimé, craignant qu'un jour "un drame" ne survienne: "Je n'ai pas envie un beau matin d'aller frapper à la porte d'une épouse pour lui annoncer le décès de son mari".
M. Debove exige que cette situation soit compensée "par des primes" pour rendre le territoire plus attractif: "40 personnes ont déjà demandé leur mutation, le lieu n'est pas attractif, tout le monde veut partir !". Durant une demi-heure, les policiers, tous habillés en civil, ont ensuite allumé un fumigène, jeté des pétards avant de conclure par la Marseillaise sous un ciel couvert. L'un d'eux tenait une pancarte "Carton rouge: les poulets en ont marre de se faire plumer".
300 blessés
"Depuis deux mois, nos collègues font l'objet de violences: 300 gendarmes et policiers ont ainsi été blessés alors que de manière générale, nous avons le soutien de 90% de la population", s'est pour sa part insurgé Renaud Roussel, délégué régional du syndicat Alliance.Les forces de l'ordre ont reçu le soutien de la maire de Calais, Natacha Bouchart (LR), présente au rassemblement. "Je tiens à les féliciter pour leur dur travail, nuit et jour, notamment à Calais mais je m'interroge sur la suite: aujourd'hui la situation est bien maîtrisée car les forces de l'ordre sont mobilisées, mais je crains une baisse des effectifs avec l'Euro de football", a-t-elle déclaré.