Un médecin de Tourcoing a tenu un "journal de bord" du Covid-19 : "On a senti qu'il y avait quelque chose d'incohérent"

Le docteur Bertrand Legrand a écrit sur son vécu entre le mois de février et le mois de mai.

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"Voici donc le journal de ces mois où un nouveau coronavirus, apparu dans la ville de Wuhan (...) a commencé à vivre parmi nous. Pour moi, tout a débuté lors d'un dîner." Voilà comment s'ouvre le témoignage de l'un des "soldats" en première ligne dans la guerre contre le Covid-19. De février à mai, Bertrand Legrand, médecin généraliste de Tourcoing (Nord), a tenu un "journal de bord" sur son activité et son ressenti.

"Ça n'a pas de logique"

"On a senti assez rapidement qu'il y avait quelque chose d'incohérent dans toutes les décisions qu'on nous demandait de prendre, et assez rapidement on s'est dit : 'Ça n'a pas de logique'" a-t-il expliqué au JT du 12/13 de France 3 Nord Pas-de-Calais.

L'occasion de revenir sur les débuts de la pandémie, lorsqu'elle était encore perçue comme guère plus qu'une simple grippe. "Au tout début, quand on avait que l'épidémie en Chine, on comprenait pas bien ce qui se passait et puis quand arrive l'Italie, là on commence à comprendre ce que c'est que d'être engorgé et de devoir faire un tri."
Dans son activité, le généraliste a pu remarquer que "le stress aidant, il y a forcément un phénomène de déni. Ce phénnomène de déni, on l'a vu chez les politiques, on l'a vu chez nos patients".

Pénurie de masques

Certains ratés que Bertrand Legrand dénonce au début de l'épidémie n'ont été que partiellement corrigés : alors qu'il dénonce dans son livre le manque de masques pour lui et son épouse, qui travaille dans le même cabinet, lui explique qu'actuellement, "on est livrés de neuf masques par semaine et ça s'arrêtera à la fin du mois.".

Et pourtant le Covid-19, lui, est toujours là. "On est obligés d'apprendre à vivre avec le virus. Aujourd'hui, on a de plus en plus de personnes qui sont testées positives, un taux de positivité qui augmente même s'il y a aussi des tests en plus. Mais on voit bien que l'épidémie progresse. Le problème, c'est qu'on ne sait pas si on est au même niveau qu'en novembre ou au même niveau qu'en février, donc on ne sait pas quand est-ce qu'on va passer le seuil, ou l'orage épidémique va arriver dans la population."
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