Après l'assassinat du père Jacques Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, mardi 26 juillet 2016, une messe était organisée à Lens dimanche 31 juillet entre citoyens de toutes confessions.
"Nous ne sommes pas seuls, nos frères musulmans sont là aussi" : dans une église de Lens (Pas-de-Calais), c'est un émouvant message de fraternisation qui a été adressé dimanche, cinq jours après l'assassinat du prêtre Jacques Hamel.Accueilli ainsi par le prêtre Hubert Renard en l'église Saint-Léger, une trentaine de musulmans ont ainsi pris place dimanche matin dans la nef, arborant des tee-shirts spécialement préparés pour la messe avec l'inscription "le terrorisme n'a pas de religion ni d'identité" ou encore "en restant soudés et unis, tout est possible".
"En cette époque de vacances, nous devions être réunis pour un temps de fête avec les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Cracovie", a dit le Père Hubert Renard à l'assemblée, où l'on trouvait des paroissiens et des musulmans, mais aussi des protestants et des athées. "Mais c'est le meurtre du père Jacques Hamel, alors qu'il allait célébrer la messe, qui sera au coeur de notre prière. Et nous sommes heureux d'accueillir nos frères musulmans pour une prière, ensemble".
Lors de l'homélie, le célébrant a ensuite insisté sur la miséricorde, qui incite à l'indulgence et au pardon envers une personne coupable d'une faute, soulignant qu'il suffisait "d'ouvrir le Coran pour voir l'importance donné à l'islam à la miséricorde divine".
Scènes émouvantes, aux larmes
La célébration a ensuite été marquée par des scènes émouvantes, provoquant des larmes d'émotion chez certains fidèles, notamment lorsque des musulmans sont allés serrer des mains à des catholiques lors du rituel de "la paix du christ" avant l'eucharistie.
A la fin de la messe, dans une église pleine, deux paroissiens et deux musulmans ont lu à tour de rôle la prière de Saint-François-d'Assise "Seigneur, fais de moi un instrument de paix". Fait rare lors d'une messe, la célébration s'est terminée par des applaudissements qui ont longtemps résonné dans cette église située au coeur de Lens.
Rachid, croyant musulman de 35 ans venu de la commune voisine de Sallaumines, s'est dit "très ému" par la célébration. "Participer à cette messe est venue d'une manière naturelle, ce qui s'est passé (à Saint-Etienne-du-Rouvray) nous a tellement touchés". "On sait que ça n'a rien à voir avec l'islam, on peut être nous aussi victime du terrorisme", a-t-il ajouté.
Lors de la dernière messe de minuit de Noël, une dizaine de musulmans étaient déjà venus symboliquement protéger cette même église, quelques semaines après les attentats du 13 novembre.