Les intrusions de migrants dans le tunnel sous la Manche ont "diminué considérablement", a déclaré mercredi Bernard Cazeneuve, précisant que son objectif était de les "réduire à zéro" après la pagaille sur le trafic Eurostar causé dans la nuit par la présence de migrants.
Interrogé sur Europe 1, le ministre de l'Intérieur a reconnu un "point faible" en gare de Calais-Fréthun dans le dispositif de sécurisation du tunnel sous la Manche. C'est près de cette gare, la dernière avant l'entrée dans le tunnel, que des migrants ont été repérés mardi soir sur les voies, bloquant au total six trains Eurostar.
"Il y a un point, qui est à Fréthun, où il y a, aujourd'hui, des équipements, qui relèvent de la compétence de RFF (aujourd'hui SNCF Réseau, NDLR), qui n'ont pas encore été mis en place. Ils (...) commencent à l'être depuis lundi", a-t-il déclaré. Important en juillet, "le nombre d'intrusions a diminué, mais il y en a encore, parce qu'il y a ce point faible, et nous réglons ce problème", a-t-il ajouté. "Nous avons diminué considérablement ces intrusions. Notre objectif est de les réduire à zéro, c'est-à-dire (...) de bien faire comprendre, notamment aux passeurs qui sont de véritables acteurs de la traite des êtres humains, que c'est zéro passage", a martelé le ministre.
Selon lui, plus de 1.000 éloignements de migrants qui étaient en situation irrégulière et qui ne relevaient pas de l'asile en France ont été effectués depuis le début de l'année. A Calais, 20 filières ont été démantelées, aboutissant à l'interpellation de 500 personnes. En France, depuis le début de l'année, "ce sont 3.300 personnes appartenant à des filières qui font de la fraude documentaire, qui aident des migrants irréguliers à passer, que nous avons arrêtés et judiciarisé", a ajouté M. Cazeneuve. "La fermeté est totale", a-t-il poursuivi. "J'appelle chacun sur ces sujets, non pas à l'irrationalité, non pas à l'outrance, mais à la responsabilité, parce qu'il y a, derrière les sujets dont on parle, une réalité humaine qui est extrêmement douloureuse et qui doit appeler de la dignité dans les propos et de la vérité dans les faits."