L'aide financière britannique à la France dans la crise des migrants à Calais (nord) "va être augmentée d'une vingtaine de millions supplémentaires", a déclaré le secrétaire d'Etat français aux affaires européennes Harlem Désir mercredi, à quelques heures d'un sommet franco-britannique.
La contribution britannique à la gestion de la crise est actuellement "de plus de 60 millions (...) Il y aura une vingtaine de millions supplémentaires", a annoncé Harlem Désir à la radio RFI. Cette aide contribuera à accroître "la sécurisation de la zone d'accès au tunnel et de la zone du port de Calais", ainsi que "la lutte contre les réseaux de passeurs" et le financement des centres d'accueil de migrants en France.
"Il y a aussi ce que la France fait pour permettre que les demandeurs d'asile qui sont là, et qui ne pourront pas être accueillis en Grande-Bretagne parce que la Grande-Bretagne ne les accepte pas en fonction de sa législation, puissent être répartis dans des centres d'orientation et d'accueil dans d'autres régions en France (...), qu'ils puissent faire leur demande d'asile en France s'ils relèvent de l'asile, et s'ils sont dans des situations irrégulières qu'il puisse être procédé à leur retour dans les pays d'origine dans le cadre d'accords de coopération net de réadmission avec ces pays d'origine".
"Accords bilatéraux"
Interrogé sur les conséquences d'une éventuelle sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, Harlem Désir souligne que les accords concernant le contrôle de l'immigration entre la France et le Royaume-Uni "sont des accords bilatéraux". Le ministre français de l'Economie, Emmanuel Macron a prévenu mercredi dans le Financial Times que la France cesserait de retenir les migrants à Calais en cas de Brexit. "Le jour où cette relation (entre la Grande- Bretagne et l'UE) sera rompue, les migrants ne seront plus à Calais"."Les accords du Touquet sont des accords bilatéraux", a souligné Harlem Désir. Donc il n'y a pas de chantage, ni de menace, mais c'est vrai que nous coopérons plus facilement en étant membres de l'UE que si le Royaume uni ne l'était plus, parce que par exemple nous travaillons aussi avec des outils européens communs comme Europol ou le système informatique de Schengen. Même si la Grande-Bretagne n'est pas membre de Schengen, elle coopère au travers de ce système, et d'autres méthodes d'échanges d'information".