La maire de Lille recevait les journalistes ce matin à la piscine Marx Dormoy.
Martine Aubry a tenu sa conférence de presse de la rentrée à la piscine Marx Dormoy. Entre les chantiers à venir et les ambitions pour l'année et demie de mandat qu'il lui reste à la tête de Lille, voici quatre choses à retenir de son discours.
Municipales, le grand flou
Pour beaucoup de socialistes, la candidature de Martine Aubry à sa propre succession en 2020 fait peu de doute. Mais la principale intéressée, ce matin, n'a toujours rien révélé de ses intentions électorales.
"Une petite mise au point pour vous éviter une boule au ventre" a prévenu d'emblée l'élue. "Je ne dirai rien de mes intentions pour les municipales. Je réfléchis. On a encore un an et demi de mandat pour faire ce que nous avons dit.
"On a tellement de choses à faire !" a-t-elle encore ajouté à l'issue de son discours, après avoir passé en revue ses projets pour la ville.
Mais cela ne signifie pas qu'elle a fermé la porte à toute tentative de réélection... "Rassurez-vous, même si je devais me représenter, je ne serai pas là dans dix ans mais je serai contente de revenir voir mes successeurs qui auront été couronnés."
Faut-il en comprendre qu'un éventuel mandat de 2020 à 2026, serait son dernier?
"Pas d'accord" avec Emmanuel Macron
Comme à son habitude, la maire socialiste n'a pas été tendre avec le président de la République. Emmanuel Macron, a-t-elle assuré, "fait une politique proprement libérale , qui accroît les inégalités, qui à l'évidence a un problème avec le fonctionnement démocratique, a des incidences dans notre pays."
J'envoie pas un Scud à Macron
Ce qui ne l'a empêché, un peu plus tard, d'affirmer que "jamais vous ne me verrez attaquer une personne". Mais "attaquer des idées, oui ! Je le dis aussi quand je dis que je suis pas d'accord avec Macron, j'envoie pas un Scud à Macron. Je n'ai rien à faire de la personnalité de Macron. Je dis à Macron je suis pas d'accord avec lui". Et de résumer : "C'est ça la politique, c'est se battre sur le fond."
Pas d'armes pour la police municipale
Martine Aubry en a profité pour marteler qu'elle ne souhaitait pas que la police municipale soit armée, alors qu'un rapport parlementaire vient de proposer au gouvernement de rendre l'armement obligatoire.
"Un rapport dit qu'il faut armer la police municipale, ça ne me fera pas changer d'avis sur le fait que la sécurité des citoyens, c'est une tâche régalienne, comme la justice et comme la défense nationale."
"Je vois trop ce qui se passe ces dernières années où on recentralise" la fiscalité "et en même temps, on nous transfère des tas de choses en nous disant 'débrouillez vous', donc là, 'armez votre police municipale, et puis comme ça, nous, on va pouvoir se dégager'. C'est non !", a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, "la République doit apporter la sécurité à tous ses habitants, qu'ils habitent dans une ville riche, dans une ville pauvre ou qu'ils habitent à la campagne et ça, c'est le rôle de l'État", a poursuivi l'ancienne patronne du Parti socialiste.
"À Nice, ils ont beaucoup de policiers municipaux tous armés et ça n'a pas empêché ce qu'on sait", a-t-elle encore affirmé, dans une allusion à l'attentat au camion-bélier du 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais, qui avait fait 86 morts et 206 blessés.
Lille, capitale verte européenne en 2021 ?
Martine Aubry a également défendu, ce vendredi, la candidature de Lille au titre de "capitale verte européenne" en 2021, en louant les initiatives de son équipe municipale pour "promouvoir la transition écologique".
La maire a listé trois ambitions à cette candidature : promouvoir une ville "verte et résiliente", "solidaire et circulaire", "apaisée et respirable", lors de sa conférence de presse de rentrée.
[#LilleCapitaleVerte] 2. faire une ville sobre, solidaire et circulaire. Pistes : création d’un fonds pour la rénovation énergétique des bâtiments municipaux (en délibé au #CMlille du 5.10) ; diminution des gaz à effet de serre de 75 % d’ici 2050 par rapport au niveau de 2008...
— Lille (@lillefrance) 28 septembre 2018
"L'enjeu pour nous dans cette candidature, ce n'est pas de décrocher un prix", mais plutôt "d'impulser une nouvelle dynamique pour changer d'échelle dans nos actions en faveur de la transition écologique", a-t-elle affirmé.
Cette candidature, dont la ville doit déposer le dossier avant le 18 octobre, n'est donc pas un "projet insensé", même "si nous savons raisonnablement qu'il est peu probable que nous soyons le lauréat car, jusqu'à présent (...) aucune ville n'a été retenue à sa première candidature", a-t-elle concédé.
Le prix de la "capitale verte" est remis chaque année depuis 2010 par la Commission européenne à une ville du continent de plus de 100.000 habitants qui se distingue pour sa politique durable en matière environnementale, sociale et économique. La seule ville
Remporté une fois par une ville française – Nantes en 2013 – il a été décerné à la ville néerlandaise de Nimègue pour 2018, à Oslo pour 2019 et Lisbonne en 2020. Les villes candidates sont départagées par des spécialistes sur la base de douze indicateurs comme l'adaptation au changement climatique, la biodiversité, la qualité de l'air et la politique des déchets.