Accident mortel entre un TER et 4 jeunes à Lille : des policiers étaient bien présents sur les lieux

L'enquête avance concernant l'accident mortel qui a eu lieu vendredi soir, à Lille, entre un train et 4 jeunes. Une patrouille de police était bien présente sur les lieux ce soir-là, ce qui va dans le sens du témoignage d'Aurélien, l'une des 4 victimes, qui affirme avoir fui un contrôle de police. 

C'est un élément nouveau qui va dans le sens du témoignage d'Aurélien, le rescapé de l'accident mortel avec un TER qui a coûté la vie à deux jeunes, vendredi soir, à Lille. Jusqu'à présent, l'attention s'était focalisée sur son récit : il explique que le groupe d'amis ne s'est pas rendu sur les voies pour prendre un "raccourci" mais pour échapper à des "policiers", équipés de "matraques".

Lundi, le parquet de Lille expliquait que "personne n'est venu confirmer l'existence d'un tel contrôle, sous quelque forme que ce soit, auprès de la police, du parquet ou d'une quelconque autorité qui n'aurait pas manqué sinon d'en informer le procureur". Mais des recherches complémentaires ont permis de certifier qu'une équipe de police était bien présente sur les lieux ce soir-là. "C'est gravissime", commente Me Frank Berton. a montre qu'on n'est pas tous égaux devant la loi."


Certes, il n'y a pas eu de contrôle de police à proprement parler. Mais "au terme de vérifications approfondies, la seule intervention de services de police dans cette zone est celle d’une équipe de la brigade spécialisée de terrain (BST) qui a été appelée pour une altercation à la Cité Saint-Maurice [la cité où se trouvaient les quatre jeunes ndlr]", indique le parquet de Lille.

"Lors de leur arrivée sur place, les faits pour lesquels ils avaient été requis avaient manifestement cessé ; les trois fonctionnaires de cette unité, qui étaient porteurs de leur uniforme réglementaire, ont fait le tour de cet ensemble de bâtiments sans voir personne ; ils sont donc repartis à bord de leur véhicule."

"Ça confirme la version du rescapé", commente Me Berton, qui défend les familles des victimes. "Et ça confirme aussi que la communication du parquet, qui laissait penser qu'il n'y avait pas eu d'équipe de police sur place, était plus que hative, voire totalement imprudente."


Ouverture d'une information judiciaire


Le parquet de Lille indique avoir reçu le dossier d'enquête ce jeudi. "Pour permettre aux victimes et à leur famille d’avoir accès au dossier et pour compléter le cas échéant les investigations, le parquet a décidé d’ouvrir une information judiciaire pour recherche des causes de la mort. Cette information sera confié à un juge d’instruction sous l’autorité duquel les actes d’enquête seront dorénavant effectués", indique le procureur de Lille.

L'avocat des familles de victimes, Me Frank Berton, avait par ailleurs demandé cette ouverture d'information judiciaire. "C'est tout de même étonnant : on annonce un dépot de plainte et le lendemain le parquet récupère le dossier d'enquête et demande l'ouverture d'une information judiciaire", commente Frank Berton. "Maintenant, il faut que l'enquête soit confiée à d'autres services que ceux du commissariat central, où sont certainement rattachés les policiers présents ce soir-là."

Le témoignage d'Aurélien, que nous avons rencontré mardi, n'a toujours pas été ajouté à l'enquête. "Cette personne, malgré les demandes qui lui ont été faites à plusieurs reprises, n’a pas souhaité être entendue par les services de police. De même, en dépit de l’appel à témoins du précédent communiqué, personne ne s’est présenté ni à la police, ni au parquet, pour conforter les rumeurs déjà évoquées." L'IGPN indique ne pas encore avoir été saisie. 


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