Affaire Natacha Mougel : les parents de la victime assignent l'état pour la libération d'Alain Penin

C'est une nouvelle étape dans le drame vécu par la famille de Natacha Mougel, la jeune femme violée et assassinée en 2010 à Marcq-en-Baroeul. Ses proches ont déposé un recours contre l'Etat, qui avait autorisé la libération conditionnelle de son meurtrier récidiviste, Alain Penin. 

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Le rapporteur public du tribunal administratif de Lille a préconisé jeudi la condamnation de l'Etat, le jugeant "responsable sans faute" pour avoir accordé une libération conditionnelle en 2009 à Alain Penin, qui avait tué Natacha Mougel un an plus tard.
Le rapporteur public a demandé que l'Etat verse comme compensation 25.000 euros pour chaque parent de la jeune fille.


 Natacha Mougel, 29 ans, avait été violée puis asassinée le 5 septembre 2010 ,dans un parc de  Marcq-en-Baroeul où elle faisait un jogging. Elle avait été retrouvée morte le lendemain près d'une forêt, frappée d'une centaine de coups de tournevis.
Son meurtrier, Alain Penin a été condamné à la perpétuité en janvier 2014 avec une peine de sûreté de 22 ans par la cour d'assises de Douai. Il avait déjà été condamné pour viol à 10 ans de prison en 2006 mais était sorti en libération conditionnelle en 2009.


De nombreux dysfonctionnements

L'avocat des Mougel, Bruno Drye, a listé lors de sa plaidoirie les "dysfonctionnements de la justice". Le parquet n'aurait pas fait appel d'une décision de remise en liberté "à laquelle il s'était initialement opposé" et l'expert désigné par le juge d'application des peines n'aurait "pas considéré les antécédents psychiatriques" d'Alain Penin.
Enfin, un médecin aurait dit par téléphone au Juge d'application des peines qu'Alain Penin "pouvait récidiver à tout moment, mais n'a pas rendu un rapport alarmiste", selon Me Drye.
Fait rare, la présidente du tribunal a rappelé que "le régime de responsabilité sans faute a été institué par l'Etat pour faciliter les procédures des familles", et qu'il ne s'agissait pas de caractériser des fautes.


Pour la mère de la victime, "C'est un soulagement. Mais quelle suite va être apportée à cela ? s'interroge Annick Mougel. "Je voudrais que ce procès serve à ce qu'on prenne conscience que la liberté conditionnelle ne doit pas se faire pour des êtres malfaisants tels que Penin, qui serait certainement devenu un tueur en série si on ne l'avait pas retrouvé aussi vite";
Aucun représentant de l'Etat n'était présent à l'audience jeudi. La décision a été mise en délibéré sous quinze jours.
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