Dans la nuit du 14 au 15 septembre 2024, trois chasseurs ont été pris à partie par une soixantaine de personnes migrantes. Les victimes se trouvaient dans leur hutte de chasse, à Tardinghen. Trois jours plus tard, la préfecture du Pas-de-Calais propose des mesures pour protéger les chasseurs et faciliter leur coopération dans la lutte contre l'immigration.
Quelques jours après l'agression de trois chasseurs par un groupe de soixante personnes migrantes dans le marais de Tardinghen, la préfecture du Pas-de-Calais réagit à l'affrontement et condamne les agissements des assaillants.
Ce mardi, à travers un communiqué, le préfet Jacques Billant détaille une série de préconisations visant à rassurer les amateurs de chasse dans la pratique de leur hobby. Entre autres, créer une carte des huttes de chasse présentes sur le littoral, mise à disposition des policiers et des gendarmes. Le préfet du Pas-de-Calais, le commandant de groupement départemental de gendarmerie et le directeur interdépartemental de la police nationale doivent également participer à la prochaine assemblée générale des chasseurs, prévue à Hesdin, pour un temps d'échange sur le sujet.
L'objectif de la préfecture étant de valoriser le dialogue entre chasseurs et forces de l'ordre, la sous-préfète de l’arrondissement de Calais Agathe Cury, rencontrera le président de l’association des chasseurs maritimes du Calaisis d’ici la fin de la semaine, pour faire le point sur la situation.
Lutter contre l'immigration illégale
Dans son communiqué, le préfet du Pas-de-Calais développe brièvement un axe lié à la place des chasseurs dans la lutte contre l'immigration en France. La préfecture explique s'être adressée aux forces de l'ordre pour mobiliser un référent chasse, qui constituera un interlocuteur privilégié, si les évènements du 15 septembre venaient à se répéter. Un annuaire des présidents des sociétés de chasse sera également mis régulièrement à jour "dans le but de favoriser les échanges d’informations entre les forces de l’ordre et les chasseurs".
"Lorsque nous voyons des femmes, des enfants, des bébés, qu'on envoie à l'abattoir dans ces zodiacs, c'est notre rôle d'avertir les forces de l'ordre", réagissait Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, joint par téléphone il y a quelques jours.
Lorsque nous voyons des femmes, des enfants, des bébés, qu'on envoie à l'abattoir dans ces zodiacs, c'est notre rôle d'avertir les forces de l'ordre.
Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs
Un volet incontournable dans cette affaire puisque l'agression semble être liée à une tentative de traversée avortée vers l'Angleterre. Un échec vraisemblablement lié à un signalement donné par le groupe de chasseurs.
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L'enquête suit son cours
Il était 4 heures du matin le 15 septembre 2024, lorsque le groupe de chasseurs aux canards à l'affût, accompagné d'un enfant de 3 ans, a été pris à partie par une soixantaine de personnes migrantes. Dans leur hutte, les chasseurs ont vu plusieurs dizaines d'individus surgir avec rage, armés de machettes et de barres de fer, pour se diriger vers leur cachette.
Le groupe de migrants s'en prend alors au matériel des chasseurs, détruisant leurs pare-brises, arrachant la tête d'un canard appelant et dérobant leurs effets personnels, sans parvenir à s'en prendre directement aux victimes, terrées dans leur abri. La nuit d'horreur a duré plusieurs heures, sans que les assaillants ne pénètrent dans la hutte, jusqu'à l'arrivée des forces de l'ordre au petit matin.
L'enquête ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer après les évènements, suit toujours son cours.