Agence européenne des médicaments : les atouts de la candidature lilloise

Avec le Brexit, l'agence européenne des médicaments doit quitter Londres. 19 villes sont candidates pour accueillir l'institution, mais Lille veut croire en ses chances. La décision sera connue lundi.

Le principal atout de Lille pour accueillir l'Agence européenne des médicaments, c'est d'abord sa position géographique. Une dizaine d'Eurostar chaque jour permet de rejoindre Londres et des connexions rapides relient la ville avec les grandes capitales.

Autre avantage en faveur du dossier lillois, son excellence en matière de santé. Plus de 3 000 chercheurs, 80 laboratoires, des centaines d'entreprises sont installés dans la métropole.

Pour le professeur Régis Bordet, médecin et directeur du Centre régional de pharmacovigilance, l'arrivée de l'Agence européenne des médicaments va booster la recherche française.

"Nous traitons à Lille, avec des experts internationalement reconnus, les grandes pathologies qui intéresse l'Agence européenne", explique-t-il. "Le diabète, les maladies neurodégénératives, les maladies inflammatoires, le cancer. Ce sont des enjeux majeurs pour l'Agence européenne. Et ici à Lille, nous avons les experts".
 

"On a un très bon dossier"

Un dossier porté depuis des mois par les élus régionaux, toutes tendances confondues. Sur le papier désormais, Lille remplit tous les critères. Mais sa candidature a besoin encore d'un dernier coup de pouce politique

"L'important pour nous c'était d'être à la hauteur. Je pense que la Commission européenne nous a mis tous les points en vert, un en orange mais parce qu'ils n'avaient pas vu le dossier sur l'accueil des familles. Mais ça y est, je crois que c'est fait", précise la maire de Lille Martine Aubry.

"Donc contrairement à beaucoup d'autres villes,  on a un très bon dossier. Maintenant c'est le poids politique du président Macron, c'est sa volonté, qui fera le reste."
 

Justement, lors de sa visite dans la métropole lilloise en début de semaine, le président de la République a défendu le dossier lillois. "Je ferai tout pour que nous puissions gagner cette candidature", a-t-il précisé. "Il y a des bonnes chances et c'est maintenant le rush final. Les élus ont fait un travail remarquable, avec un très beau projet.. La ministre a soutenu et maintenant je vais y mettre tout mon poids".

En attendant, les architectes travaillent sur le futur projet. Un bâtiment de 30 000 mètres carrés sur mesure, avec un atrium baigné par la lumière et la végétation.

"Nous avons conçu un bâtiment qui comprend de nombreux espaces végétalisés intérieurs et extérieurs, un auditorium de 300 places, un restaurant panoramique, une crèche bilingue", liste Philippe Jouy, président de Bouygues Bâtiment Nord-Est. "Tout pour travailler dans les meilleures conditions et pour assurer la continuité de service de l'Agence européenne des médicaments."

Lundi, les ministres européens voteront à bulletin secret sur les différentes candidatures. Une procédure digne de l'Eurovision mais où le facteur politique sera prépondérant.