Alerte attentat : marché d'Armentières, foulées lesquinoises, défilés d'Halloween... Pourquoi toutes ces annulations ?

Depuis l'attentat d'Arras, le plan Vigipirate est à son plus haut niveau en France. Face aux recommandations sécuritaires des préfectures, certains organisateurs jettent l'éponge. Pour des questions de responsabilité et de budget.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Ces derniers jours, les annonces s'accumulent dans la presse locale. Pas de Foulées lesquinoises (10km), ni de marché d'automne d'Armentières ou encore de défilés d'Halloween à Cassel, à Vieux-Berquin ou à Wattrelos...

De nombreux organisateurs sacrifient leur événement en raison du contexte sécuritaire. Car depuis le vendredi 13 octobre et l'attentat d'Arras, la France est placée en alerte "urgence attentat", le niveau le plus élevé du plan Vigipirate.

Incompréhension du public

Ces annulations, annoncées avec regret par les organisateurs, suscitent parfois de l'incompréhension chez le public. "La blague, on fait ce que les terroristes veulent", réagissait Julien en commentaire du post Facebook des Foulées lesquinoises. "N'importe quoi... L'art et la manière d'attiser la peur", écrit Christelle au sujet de l'annulation du défilé d'Halloween à Saint-Martin.

Une question se pose souvent chez le public : pourquoi certains événements sont maintenus quand d'autres sont annulés ? Pourquoi le marché d'automne d'Armentières spécial Halloween n'aura pas lieu quand celui de Monchy-le-Preux se tiendra bien ? Pourquoi les championnats de France du 5km de Douai se sont déroulés le 22 octobre, alors que les 10km de Lesquin n'auront pas lieu le 5 novembre ?

"On ne voulait prendre aucun risque"

"Ce qui nous a fait freiner, c'est la responsabilité, assure Benoit Marquilie, président de l'association organisatrice des Foulées lesquinoises, qui rassemble habituellement près de 2.000 coureurs et presque autant de spectateurs. On a pris cette décision deux jours après l'attentat d'Arras. On ne voulait prendre aucun risque, car s'il arrivait quelque chose, tout reposerait sur nous, on s'en voudrait."

Dans ce contexte de plan vigipirate "urgence attentat", de nombreuses recommandations préfectorales viennent peser sur l'organisation des événements. Pas de voitures stationnées, palpation et fouille des sacs renforcées à l'entrée des lieux etc. Des mesures parfois difficiles à mettre en place et/ou coûteuses pour les plus petites organisations.

"3000 euros pour les fouilles, c'est une grosse somme"

Illustration concrète avec les Foulées lesquinoises, une course qui se déroule en plein centre-ville, avec près de 250 véhicules à déplacer pour respecter les recommandations des autorités. "Il aurait fallu engager des fourrières, ça faisait beaucoup pour nous." Pour les fouilles à l'entrée du centre culturel qui accueille les coureurs, cela nécessitait six agents supplémentaires, note l'organisateur.

Même problématique pour l'association de commerçants d'Armentières Shopping qui a décidé d'annuler son marché d'Automne (tout en maintenant d'autres activités), qui réunit habituellement plus de 1500 personnes. "Les devis des sociétés de sécurité privée pour les fouilles chiffraient à 3.000 euros, indique Thomas Laroussinie, son président. C'est une grosse somme pour nous, et on se disait qu'il pouvait y avoir une annulation de dernière minute en cas d'attentat."

L'organisateur, premier responsable

"Cette course nous coûte 25.000 euros, et nous avions déjà déboursé 10.000 euros pour cette année, complète Benoit Maquilie. On ne peut pas se permettre d'attendre et d'annuler à trois jours de la course... Ça mettrait en péril notre association."

Les deux organisateurs interrogés se sont appuyés sur une circulaire de la préfecture du Nord, datant de 2022, pour prendre la mesure du dispositif sécuritaire à mettre en place. Celui-ci précise bien que "la responsabilité de la sécurité d'un événement incombe en premier lieu à l'organisateur".

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information